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Réforme des retraites : ce qu'ont dit les députés à l'Assemblée nationale
“Nous allons droit dans le mur”
“Cela fait 40 minutes, 40 minutes que nous avons perdues, 40 minutes où nous ne débattons pas des retraites.” L’étude du projet de loi sur la réforme des retraites est enfin arrivée à l'hémicycle. Les députés ont débuté l’examen de pas moins de 20.000 amendements sur l'âge de départ à la retraite, l'unification du système, la durée de cotisation et les écarts de pension. Brut vous fait un récapitulatif de ce qu’il s’est dit sur cette nouvelle réforme dans l'Assemblée nationale.
Les amendements, ça marche comment ?
La défense de la majorité
Les ministres ont d'abord pris la parole pour défendre leur projet de loi, et notamment Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion: “Je sais que cette réforme est difficile, mais je sais aussi que, faire cette réforme, c'est avoir le courage nécessaire que d'autres n'ont pas eu.” Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, l'a aussi défendu. “Pour permettre de sauvegarder notre système de retraite par répartition, nous faisons le choix de travailler globalement un peu plus longtemps, progressivement et sur 10 ans.”
Élisabeth Borne justifie sa réforme des retraites
Les députés de la majorité, inscrits sous le parti Renaissance, ont également participer au débat parlementaire, comme Aurore Berger. “Le monde du travail, dans notre groupe et dans la majorité présidentielle, nous le connaissons: les députés du groupe sont des enseignants, sont des aide-soignants, sont des infirmiers, sont des chefs d'entreprise, sont des employés, ils connaissent le monde du travail.” Fadila Khattabi, aussi députée Renaissance, et présidente de la commission des Affaires sociales, s’est exprimé: “La réforme proposée ne fait ni plus ni moins qu'accélérer une réforme votée sous un gouvernement de gauche, par les socialistes, sous le quinquennat de François Hollande: 43 ans de cotisations pour une retraite à taux plein.”
En 1995, le gouvernement cédait sur les retraites face aux grèves
“Les deux tiers des économies seront réalisées sur le dos des femmes”
Les élus de l’opposition ont répondu aux affirmations de la majorité. “Qui d'entre vous a déjà fait un métier pénible? Qui d'entre vous peut lever la main et dire: ‘Moi, aujourd'hui, j'ai dû pousser des chariots avec 52 kilos de ciment.’ ‘J'ai dû m'occuper de 20 personnes âgées.’ ‘J'ai dû répéter 1000 fois le même geste en une seule journée.’ Qui peut lever la main? Personne! Vous n'avez le droit de mettre à genoux les gens qui tiennent la France debout!”, déclarait Rachel Keke, députée LFI. Charles de Courson, député LIOT, a aussi pris la parole dans le débat parlementaire : “Vous avez fait le choix d'une procédure législative probablement anticonstitutionnelle qui est un déni de démocratie. Le choix de ce véhicule législatif et de ce calendrier accéléré est un aveu de faiblesse: celui d'un gouvernement seul contre tous et qui, d'ores et déjà, a perdu la bataille de l'opinion.”
Retraites : le député Charles de Courson ne laisse rien passer
Certains pointent du doigt les inégalités que pourrait creuser cette réforme entre les hommes et les femmes sur leur cotisation. “Les deux tiers des économies seront réalisées sur le dos des femmes. Elles surcotiseront deux fois plus longtemps que les hommes, les écarts de pension ne se réduiront pas, et demain comme aujourd'hui, les femmes partiront à la retraite plus tard que les hommes, bravo”, disait Boris Vallaud, député socialiste. Enfin, d’autres mettent en avant la solution temporaire qu’apporte la loi en allongeant l'âge de départ, comme Emmanuelle Ménard, Députée non-inscrite. “Vous le dites vous-mêmes, il faudra revoir la copie en 2027. Dans 4 ans. Et à ce moment-là, qu'est-ce qu'on va demander aux Français? De travailler jusqu'à 67 ans? Et puis 70 ans? Notre système de retraites souffre de défauts structurels, rédhibitoires, et si on ne remet pas le système à plat, nous allons droit dans le mur.”
Réforme des retraites : les femmes plus pénalisées que les hommes ?