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Réforme des retraites : les femmes plus pénalisées que les hommes ?
“Nous les femmes, devront travailler encore plus longtemps que les hommes”
Les inégalités de genre, c'est l'une des questions que soulève la réforme des retraites. Aujourd'hui, avant la réforme donc, les femmes à la retraite touchent en moyenne 40 % de moins que les hommes. Dans le secteur privé, cet écart atteint 55 % selon la Drees. Pourquoi un tel écart ? Notamment parce que les carrières des femmes sont plus fragmentées que celles des hommes : congés maternité, emplois précaires ou à temps partiel, écart de salaire… Tout cela contribue à réduire les pensions des femmes.
Retraites : l'histoire d'une réforme contestée
Des mesures insuffisantes pour gommer les inégalités
L'un des arguments du gouvernement pour défendre sa réforme des retraites, c'est justement la réduction de cet écart de pensions entre les femmes et les hommes. Mais selon l'étude d'impact de cette réforme, les mesures prévues ne suffiront pas à gommer toutes les inégalités. “Nous réduisons les inégalités inacceptables entre les femmes et les hommes au moment de la retraite. Nous protégeons les femmes qui ont des carrières incomplètes et hachées, les femmes qui ont commencé à travailler tôt, les femmes qui ont des petites pensions. Les femmes seront les premières bénéficiaires de la revalorisation des petites pensions”, s’était défendu la Première ministre Elisabeth Borne devant l’Assemblée nationale le 24 janvier 2023.
Retraites : pourquoi ils ont manifesté ?
“Ce projet met des protections nouvelles pour les femmes et en particulier pour les femmes qui ont les carrières les plus hachées, les moins payées, et donc les retraites les plus basses”, avait ajouté le même jour Olivier Dussopt, Ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion. Parmi les mesures prévues par la réforme en faveur des femmes, il y a la revalorisation des petites pensions à 85 % du SMIC net. Car aujourd'hui, 52 % des femmes ont des pensions inférieures à 1000 €, contre seulement 20 % des hommes. Toutefois cette revalorisation ne s'appliquera qu'en cas de carrière complète.
En 1995, le gouvernement cédait sur les retraites face aux grèves
Franck Riester, a admis que les femmes seraient "un peu pénalisées"
Et selon l'étude d'impact, pour réduire les écarts de pensions, les femmes vont devoir travailler plus longtemps : en moyenne 4 mois de plus que les hommes pour la génération née dans les années 1980. Lundi 23 janvier 2023, le ministre chargé des relations avec le Parlement, Franck Riester, a admis que les femmes seraient "un peu pénalisées" par le report de l'âge légal à 64 ans. Selon lui, les trimestres validés par enfant ne seront pas pris en compte par le report de l'âge légal de départ.
Élisabeth Borne justifie sa réforme des retraites
Aujourd'hui, jusqu'à 8 trimestres supplémentaires sont accordés aux mères pour chaque enfant. Ces trimestres leur permettent d'atteindre plus rapidement la durée de cotisation nécessaire pour partir à la retraite à taux plein. Avec la réforme, certaines femmes qui pouvaient espérer partir à 62 ou 63 ans à taux plein devront donc attendre 64 ans. “Ce qui ne nous a pas échappé c'est que, une femme qui fait une carrière complète, finalement, ne peut pas valoriser les trimestres donnés pour les enfants, pour l'éducation, pour la naissance et l'éducation des enfants, donc il y a certainement des choses à réajuster, mais c'est précisément le rôle du débat parlementaire”, expliquait Annie Genevard, Députée LR, à Sud Radio.