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Villeneuve-d'Ascq : un centre des Restos du cœur pour les étudiants

"Un étudiant avait été retrouvé mort de faim dans sa chambre. Le président des Restos du cœur m'a donné le feu vert pour créer un endroit pour les étudiants." Brut s'est rendu dans ce centre Les Restos du Coeur de Villeneuve-d'Ascq dans le Nord, où les bénévoles se mobilisent contre la précarité étudiante.
Publié le
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2019

Précarité étudiante : un centre des Restos du cœur implanté au sein d’un campus étudiant


En France, près de 20% des étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté. En 2016, 50,8 % des étudiants ont déclaré avoir dû se restreindre au moins une fois durant l'année. À Villeneuve d'Ascq, au sein du campus universitaire, un centre des restos du coeur vient en aide aux étudiants en situation de précarité.


Najib, étudiant à Polytech Lille, est dans une situation financière difficile. Pour se nourrir, il va au resto du coeur 4 fois par mois : “Si on arrive pas, par exemple, à manger, on a pas trop d'énergie même pour bosser donc même si on a l'envie, on a pas l'énergie.” Pierre, quant à lui, est étudiant à Lille 1. Depuis son arrivée en France, il confie avoir sacrifié beaucoup de repas : “Des fois, je me dis bon, je vais dormir jusqu'à midi, treize heures, je me réveille, je mange une fois, et le soir je mange une deuxième fois, ça va me faire deux repas.
Au sein de ce campus universitaire, le centre des Restos du cœur permet aux étudiants d’être aidés, une fois par semaine. Il s’agit de l’un des seuls centres implantés dans un campus universitaire.


Pour les étudiants français, la connotation Restos du cœur reste une barrière


Corinne est la fondatrice de ce centre des Restos du coeur. En 2015, elle lit un un article de journal disant qu'un étudiant avait été retrouvé mort de faim dans sa chambre. Choquée, Corinne contacte le président des restos du coeur, à l'époque, Jean-Marc Alsberg, qui lui donne le feu vert pour créer ce centre des Restos du cœur. Ici, 98% des inscrits sont des étudiants étrangers.
Selon Corinne, pour les Français, la connotation Restos du coeur reste une barrière, contrairement aux étudiants étrangers qui ne connaissaient pas cette association auparavant. L’année dernière, “un étudiant français (...)buvait de l’eau pour toute nourriture. Pour lui, c’était dégradant de faire le pas vers les Restos du cœur”, raconte la fondatrice du centre. Pierre, lui, n’a pas hésité à franchir le pas : "Moi, personnellement, je n'ai pas honte de le dire parce que je suis issu d'une famille qui n'a pas de moyen, (...) et quelques soient les obstacles, je veux bien atteindre mon but qui est de finir mes études."