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Brut Mental : Johann Zarco, pilote moto GP, nous parle des chutes

BRUT MENTAL. Dans son job, il roule à moto à plus de 300 km/h. Alors forcément la chute, il y pense, il connaît et surtout il s'y prépare. Johann Zarco est pilote de moto GP et on lui a demandé comment il appréhende la chute, dans un sport où il faut prendre autant de risques.
Publié le
23
/
06
/
2024

La plus grande peur d'un pilote moto


Johann Zarco, pilote Ducati en MotoGP, s'est confié dans une interview exclusive à Brut sur son rapport aux chutes, un aspect incontournable du métier de pilote moto de haut niveau. "Les chutes font partie du job, c'est quelque chose qu'on appréhende toujours un peu mais il faut l'accepter", explique le Français avec lucidité. Il sait de quoi il parle, lui qui a connu plusieurs chutes spectaculaires au cours de sa carrière, sans jamais se décourager. 

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Pour Johann Zarco, pilote moto GP, la plus grande peur n'est pas tant la chute en elle-même que de “ne plus être capable de rouler vite”. "La plus grande peur d'un pilote moto, c'est de ne plus rouler vite. Avant même d'avoir peur d'une chute ou de se faire mal, c'est de ne plus avoir la capacité de rouler vite", explique-t-il. Cependant, la chute reste présente dans l'esprit des pilotes. "On y pense, clairement, à la chute. Parce qu'on n'est pas fou, on n'est pas inconscient et du coup, on peut y penser", ajoute Johann Zarco. Il mentionne aussi le plaisir de jouer avec cette limite, tout en gardant une certaine crainte.

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Les différents types de chutes


Johann Zarco distingue trois catégories principales de chutes en moto GP. Il y a d'abord la simple glissade à basse vitesse, qui entraîne surtout des contrariétés techniques et une perte de temps. Ensuite, il y a la chute à haute vitesse, où le pilote fait "un gros roulé-boulé dans les graviers" mais s'en sort indemne. Enfin, la chute la plus redoutée est celle qui provoque une blessure, avec une douleur immédiate empêchant le pilote de se relever.

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"Première réaction quand il y a une si grosse douleur et on sent qu'il y a peut-être quelque chose de cassé: l'esprit va tellement sur la douleur, c'est... Ah, qu'est-ce qui... Mince, quoi! Ça y est, je suis foutu!", décrit Johann Zarco. À ce moment-là, la seule pensée est que la douleur s'arrête, sans même envisager de remonter sur la moto.


L'expérience change l'approche de la chute


Avec les années et l'expérience, l'approche de la chute évolue chez les pilotes moto GP. Johann Zarco explique qu'en début de carrière, “on roule en se posant moins de questions, pas forcément de manière plus dangereuse, mais avec moins de recul”.

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"Quand on a plus d'expérience, on a moins envie de chuter, parce qu'en fait on a déjà suffisamment chuté et on se dit : "Je ne vais pas aller chercher cette limite", parce que, en général, par rapport à ce qu'on ressent, on sait que l'action suivante, c'est la chute", analyse-t-il. L'expérience permet donc d'éviter certaines chutes, même si cela peut parfois freiner la prise de risques.

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Malgré tout, Johann Zarco estime qu'il vaut mieux garder une certaine crainte de la chute, à la fois pour limiter les blessures et pour rester concentré en piste. La chute fait partie intégrante du métier de pilote moto GP, il faut apprendre à composer avec, tout en essayant de la repousser le plus possible.


Au-delà des risques physiques, les chutes ont aussi un impact psychologique sur les pilotes. "Il faut réussir à passer outre, à ne pas y penser quand on est sur la moto. Le mental joue un rôle clé", souligne Johann Zarco. Une force mentale qu'il a su forger au fil des années et des épreuves, pour devenir l'un des pilotes les plus solides et réguliers du plateau MotoGP. Ses bons résultats et sa constance depuis son arrivée chez Ducati en 2020 témoignent de sa solidité à toute épreuve, malgré les inévitables chutes qui jalonnent la carrière d'un pilote de course.