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Un jour avec Hugo Marchand
Hugo Marchand, le quotidien d’un danseur étoile
La danse, le travail, la scène, le traque, les séances de kinésithérapie… Brut a suivi le danseur étoile Hugo Marchand le temps d’une journée.
« À l’âge de 9 ans, j’ai ressenti un besoin viscéral de me tourner vers la danse », raconte Hugo Marchand. Pendant ses années de collège, il a été victime de moqueries. « Ça arrivait toutes les semaines qu’on me traite de pédé, de tapette, de tafiole, parce que j’étais danseur. Ce sont des blessures d’enfant. Maintenant, ça ne me touche plus », affirme le danseur. Désormais, il est professionnel.
La blessure, un cauchemar professionnel
À 13 ans, Hugo Marchand a intégré l’école de l’Opéra de Paris. Aujourd’hui, et depuis mars 2017, il est danseur étoile. Cette nomination a été une surprise pour lui : « Certaines fois, pour les nominations, il y a des petits bruits [de couloir]. Moi, je n’avais pas vraiment eu d’indices. J’étais tellement ému que presque anesthésié », se souvient le danseur.
Plusieurs fois par semaine, Hugo Marchand se rend chez le kinésithérapeute. « La pire chose qui puisse m’arriver, en termes professionnels, c’est de me faire une grosse blessure. La blessure, c’est un deuil. Il faut accepter, et ça prend du temps. Mais souvent, on en revient meilleur, parce qu’on apprend à travailler différemment », assure-t-il.
« Le grade d’Étoile rend seul »
Lorsqu’il y a des spectacles, Hugo Marchand danse devant 3.000 personnes. Il décrit ses moments comme « très effrayants ». Néanmoins, il ressent aussi ces prestations comme des moments de liberté : « J’ai l’impression d’être totalement moi, je ne me pose pas du tout la question de qui je suis, et je n’ai pas de doutes sur ma personne. Ça met beaucoup de sens dans ma vie de danser sur scène. »
S’il danse devant des milliers de personnes, il dit se sentir seul sur scène, mais aussi après le spectacle. Lorsqu’il souhaite partager son ressenti avec des personnes extérieures à son milieu, il n’y arrive pas. « La danse, je trouve que c’est un métier qui rend seul, quand même. Le grade d’Étoile rend seul », constate Hugo Marchand.