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Un match avec l'US Argy, le club de foot sauvé par des migrants

"Sans eux, il n'y aurait plus rien." C'est l'histoire d'un petit club de foot dans un village de 600 habitants. Menacé de disparaitre faute de joueurs, l'US Argy a été sauvé par 15 migrants venus renforcer l'équipe. Aujourd'hui, plus qu'un club, c'est tout un village qui revit. On a assisté à un de leurs matchs. Et si vous voulez soutenir le club de l'US Argy, c'est par ici : https://www.leetchi.com/fr/c/soutenez-l-us-argy-7256759?utm_source=native&utm_medium=social_sharing
Publié le
02
/
11
/
2023

Le football, si tu joues bien, peu importe l'endroit ou l'équipe que tu rejoins, les gens t'apprécieront”. Originaire de Gambie, Musa Saidy joue à l’US Argy, un club qui a pu continuer à exister grâce à l’arrivée de 15 migrants venus compléter l’équipe. “ll y a un an et demi, suite au départ de notre coach, on a énormément de joueurs qui sont partis. On s'est retrouvé à 6 licenciés, dont un licencié qui a 54 ans, pour faire une équipe de 11, c'est un peu compliqué. On a un ancien du club, un ancien demandeur d'asile du village d'à côté, qui a appris qu'on était en galère, qui est venu et qui a dit : "Moi, je peux venir avec 15 nouveaux joueurs.” On a dit: "Bah pourquoi pas, banco, on y va et puis on teste, quoi.” Tout s'est bien passé avec eux, donc on a lancé l'aventure” explique Eric Biaunier, vice-capitaine de l’US Argy. 

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Grâce aux migrants, il y a notre club qui a été sauvé, littéralement”


Sur le terrain, Musa Saidy, originaire de Gambie, joue notamment aux côtés de Téli Diallo, guinéen, Ismael Soumahoro, ivoirien et Ibrahim Sagara, malien. “Ça va être la deuxième année que je joue avec Argy. Le plus qui m'a fait mal, c'était notre avant-dernier match, à Clion. Il y a des supporters de l'autre équipe qui n'arrêtaient pas de faire le cri du singe. C'est parti en bagarre entre moi et l'autre club adverse, et c'est la raison pour laquelle je suis suspendu par la ligue actuellement. Que ce soit le coach, sa femme, ils sont tous là derrière nous, le président, les membres du club, tous” déclare Mohammed Diallo, joueur de l’US Argy. “Argy, c’est 650 habitants. C’est un village qui est traditionnellement de droite. Au départ, c'était un peu mitigé. C'était une petite curiosité locale pour le village et aussi pour les villages alentour. On est le club qui a peut-être le plus de nationalités dans tout le département” commente Eric Biaunier, vice-capitaine de l’US Argy. 

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Jean-Michel Guesnard est arbitre de touche, “des fois gardien quand il n’y a pas de gardien”. Pour lui aussi, l’arrivée des 15 migrants dans l’équipe est une chance inouïe. “Ah, moi, je les adore. On pourrait jouer beaucoup mieux mais tous les dimanches, il y a beaucoup de trucs racistes, c'est impressionnant” se désole Jean-Michel Guesnard. Venue assister au match, une habitante ajoute: “Grâce aux migrants, il y a notre club qui a été sauvé, littéralement. Sinon, on était en sommeil. Et c'est important, les petits clubs comme ça, que dans les petites communes comme Argy, s'il n'y a pas le foot, les gens ne se voient pas”. Une autre déclare: “Il faut savoir en plus qu'au début, quand ils sont arrivés dans l'équipe, il y en avait beaucoup qui étaient encore demandeurs d'asile. Depuis, il y en a beaucoup qui ont été statués, ce qui est top parce que, du coup, ça va faire perdurer l'équipe”. 

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“Eux ce qu'ils veulent, c'est jouer. Sans eux, il n'y aurait plus rien sur ce terrain”


Michel Logis est “le plus ancien du club”. Il a entraîné l’équipe féminine “pendant 20 ans”. “Avec eux, avec tous les migrants, j'ai eu l'envie de revenir voir jouer. Parce qu'avant, j'en avais plus envie: ça gueulait, je n'aimais pas du tout”. Co-coach, Elise Maniqe est aussi ravie de cette nouvelle équipe constituée: “C'est des bons gars, je peux pas dire autre chose. Et ils ont bon coeur”. Joueur dans l’équipe, Mohammed Diallo espère que l’équipe sera prochainement équipée de maillots d’entraînement et d’autres équipements pour pouvoir jouer dans les meilleures conditions possibles: “Pendant l'hiver, on n'a pas de sous-vêtements d’entraînement. Et on devait avoir aussi des T-shirts d'entraînement d'été, aussi, pour présenter l'équipe”. Il se dit extrêmement fier de son équipe: “Il y a 8 nationalités ici, on se comprend bien, on est comme une famille, et du coup, avec les membres du club, on s'entend bien. Donc j'aimerais bien que l'équipe se tienne jusqu'à la fin. On aimerait même, si l'avenir nous préserve, que nos enfants jouent dans cette équipe”