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Alex Allétru, le premier pilote paraplégique de l'Enduropale du Touquet
“Même si vous me voyez sur une moto, le 27 juin 2010, j'ai perdu l'usage de mes jambes sur le Grand Prix de Lettonie. Mais aujourd'hui, 13 ans après mon accident, je vais réaliser une première mondiale, qui est de faire l'Enduropale du Touquet avec les valides”. Brut a suivi Axel Allétru, athlète paraplégique, lors de la course de l'Enduropale du Touquet à laquelle il participe. Premier pilote paraplégique à participer à cette course, il arrivera second du holeshot. Un défi fou dont on a suivi les coulisses. “J'ai toujours voulu boucler la boucle et me dire de participer d'une manière ou d'une autre à l'Enduropale du Touquet. C'est quand même la course... 2300 pilotes, qui est un événement énorme, 4000 spectateurs sur une semaine. Il y a beaucoup d'émotions. parce que je n'avais pas l'âge à l'époque. Donc pouvoir y participer, c'est énorme” explique le pilote avant la course.
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“Pour moi, la résilience est fondamentale dans la reconstruction d'un individu”
Il dispose d’un équipement adapté à son handicap : “J'ai une moto spéciale, adaptée à mon handicap. L'idée, c'est d'avoir une selle la plus creusée possible pour que je puisse avoir mes pieds tout de suite par terre. Comme je n'ai pas beaucoup d'équilibre, le fait d'avoir un centre de gravité beaucoup plus bas avec cette selle me permet d'être beaucoup plus stable. (...). Au niveau des adaptations, je suis le seul, il y a très peu d'handis qui roulent”. Il profite également d’un entraînement physique poussé : “Malgré tout, la moto, ça demande beaucoup d'énergie physique, et moi surtout avec mon handicap, où je dois préparer mes muscles. Moi, j'ai récupéré 20% des muscles des jambes, donc j'ai récupéré ce qu'on appelle les quadriceps, c'est ce qui me permet de pousser, c'est les plus gros muscles des jambes, et aussi les fléchisseurs de hanche, ainsi que les adducteurs. Grâce à ces trois muscles, je peux les optimiser et faire beaucoup de choses en m'adaptant”.
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“Quand on est passionné par ce qu'on fait, je pense qu’on peut être beaucoup plus performant”
Ce qui lui est essentiel, ce sont ses attelles en carbone : “Pour faire du vélo, j'ai des attelles en carbone pour vraiment tenir mes chevilles à 80 degrés. Si j'ai pas ces attelles, j'ai beau pousser sur mes cuisses, toute la résistance que j'envoie dans les pédales, ça ne fonctionnera pas. Mes attelles, ce sont mes jambes. Si je ne les ai pas, je ne peux rien faire au quotidien”. Victime d’un accident de motocross en 2010 lors du grand prix de Lettonie du championnat du monde de motocross MX2, alors qu’il est alors âgé de 20 ans, Axel Allétru deviendra paraplégique. “Avec le temps, avec l'expérience de la vie, les échecs, les traumatismes, l'accident, je pense qu'on apprend tous à un moment donné cette résilience, parce que pour moi, la résilience est fondamentale dans la reconstruction d'un individu” confie le sportif.
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Animé par la passion du sport, il explique que c’est cette passion qui lui fait relever les défis les plus fous : “Quand on est passionné par ce qu'on fait, je pense qu’on peut être beaucoup plus performant et on a envie de le faire. On ne se lève pas tous les matins en se disant : “Bah pourquoi... Pourquoi je me lève? Quel est le sens de ma vie ?" Quand on sait le pourquoi et pourquoi on le fait, ça change beaucoup de choses et aujourd'hui, moi, je sais pourquoi je fais tout ça : pour démontrer que rien n'est impossible”.