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Ana Girardot raconte ses scènes de sexe pour "La Maison"
“On a travaillé avec un cascadeur”
“C’est très, très tardivement que j’ai commencé à me dire: oui, c’est vrai qu’il y a quand même 15 scènes de sexe. Parce que j’avais fait des scènes d’amour, évidemment, mais je n’avais jamais fait de scènes de sexe.” Dans La Maison, film réalisé Anissa Bonnefont et sorti ce 16 novembre, Ana Girardot incarne le personnage d'une autrice qui décide de se faire engager dans une maison close. Elle explique comment s’est passé le tournage des représentations intimes et de nu. “Il y a des acteurs qui venaient pour une scène, donc je les voyais deux heures. Et puis, je me suis surprise à, tout d’un coup, les accompagner sur le plateau, à dire: ‘Non, ne vous inquiétez pas, ça va bien se passer. Anissa va tout nous expliquer. Vous allez voir, l’équipe est géniale, c’est très bienveillant, comme plateau.’ Et c’est vrai qu’ils ressortaient tous ultra étonnés parce qu’évidemment, ils arrivaient aussi avec leur pudeur, avec leur peur, avec leur appréhension.”
Elle aide les acteurs à jouer des moments intimes au cinéma
Ana Girardot nue
Pour tourner ces moments intimes, l’actrice et les équipes se sont beaucoup préparées en amont. “Tout était très coordonné par Anissa (Bonnefont), coordonné parce que aussi très assumé, très expliqué. Elle arrivait, elle mimait, elle expliquait, elle se mettait dans toutes les positions, elle faisait l’homme, la femme, elle expliquait : ‘La caméra va faire ça, on fait la lumière comme ci et comme ça, ça arrive à ce moment-là.’ La scène du viol, par exemple, on l’a travaillée avec un cascadeur pour, en fait, des trucs tout bêtes, mais si je relevais ma hanche, et que l’acteur tapait, en fait, sur le haut de ma cuisse, ça faisait bouger mon cou de manière assez violente sans absolument me faire mal.”
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Tous à égalité sur le plateau
“Il y a un exemple assez marquant, en tout cas, moi, ça m’a marquée, mais Yann Maritaud, le chef opérateur du film, la première fois qu’on a commencé à faire les scènes qui se passent dans les deux maisons closes, Yann a joué un client et il s’est mis tout nu. Et c’était un client que je fouette, donc moi, j’étais habillée et lui était nu. Et c’était assez… symboliquement, il y avait quelque chose aussi de ‘oui, je vais te filmer, mais je vais me faire filmer aussi’ et qui mettait aussi tout sur un pied d’égalité”, ajoute l’actrice.
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Est-ce que si cela avait été un homme qui avait écrit et réalisé le film, cela aurait changé quelque chose pour l’actrice Ana Girardot ? Pour elle, c’est clair: “Je pense que ça aurait tout changé”. “J’adore François Ozon, j’adore Marine Vacth, j’adore ‘Belle de jour’, j’adore ‘Lady Chatterley’. Mais ce sont des films sur la sexualité d’une femme vue par un homme. Et la sexualité d’une femme vue par une femme, c’est ça qui est intéressant aujourd’hui. En tout cas, c’est là où tout d’un coup, toute ma pudeur, toutes mes peurs se sont aussi envolées, parce qu’on avait envie ensemble aussi de porter ce personnage, de porter ce message aussi aux femmes, de dire: ouais, on est plurielles, on a le droit à des sexualités qui sont diverses et c’est ça aussi qui nous rend fortes et qui nous rend merveilleuses.”
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Dans le film, Ana Girardot incarne Emma Becker. Il s’agit d’une libre adaptation cinématographique du roman d’Emma Becker, auteure-journaliste, qui en recherche d’inspiration pour son nouveau livre, prend la décision de se faire engager comme prostituée dans une maison close à Berlin, en Allemagne. Le livre a été publié en France aux éditions Flammarion en 2010. L’investigation de l’écrivaine - journaliste au sein de la maison close berlinoise durera finalement 2 ans. Dans le film d’Anissa Bonnefont, Ana Girardot partage l’affiche avec Rossy de Palma, Nikita Bellucci et Aure Atika. Comme dans les films ‘Belle de jour’ de Luis Bunuel (1967) et ‘Jeune et Jolie’ de François Ozon (2013), l’actrice principale fait le choix de se prostituer. C’est un choix personnel, et non une nécessité qui lui est imposée. Dans cette libre adaptation cinématographique du roman d'Emma Becker, l'héroïne choisit d'entrer dans le monde de la prostitution en rejoignant un bordel allemand. Elle raconte son parcours en tant que prostituée, le quotidien du métier, la rencontre avec les clients, sa condition en tant que femme. Dans ce rôle, Ana Girardot se livre dans des scènes de sexe et érotiques.
Fille d’Hippolyte Girardot et Isabel Otero, Ana Girardot a choisi de devenir comédienne contre l’avis de sa famille proche. Elle a d’ailleurs faire promettre à son père de ne jamais visionner le film ‘La Maison’. Son premier grand rôle est dans le film ‘Lights out’, présenté au Festival de Cannes 2010. Elle a depuis joué dans de nombreux films dont notamment ‘Saint Amour’ de Gustave Kervern et Benoît Delépine en 2016, ‘Ce qui nous lie’ de Cédric Klapisch en 2017 puis ‘Deux moi’ du même réalisateur en 2019. Elle avait également tenu un rôle dans la série Canal+, ‘La Flamme’ et ‘Le Flambeau’ avec Jonathan Cohen.
La réalisatrice du film, Anissa Bonnefont a étudié l’art dramatique à New York au Lee Strasberg Institute. Elle a réalisé trois courts métrages et a également collaboré avec les réalisateurs italiens Paolo Sorrentino et Andrea Di Stefano. Elle avait réalisé ‘Wonder Boy, Olivier Rousteing, né sous X’. L'histoire personnelle du styliste et directeur artistique de la maison Balmain, l'une des plus influentes du monde de la mode, qui a été adopté à l'âge de 1 mois par une famille française de Bordeaux. Il part à la recherche de sa famille de naissance, une expérience éprouvante qui va changer sa vie.