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Après le confinement, les "déchets Covid"

Des plongeurs ont découvert de nouvelles espèces dans la mer Méditerranée : des masques et des gants… Et les trottoirs de France ne sont pas en reste.
Publié le
26
/
05
/
2020

La pollution des déchets Covid-19


Masques, gants… « Tout ce qui est jeté dans le caniveau ou autre se retrouve forcément dans la mer », alerte Joko Peltie, cofondateur d'Opération Mer Propre.


Des masques et des gants trouvés au fond de la mer Méditerranée, c’est le triste spectacle filmé par l’ONG Opération Mer Propre. « Cette vidéo, on l'a faite pour vous montrer ce qui va se passer dans les mois futurs. On commence à voir du déchet Covid et on a peur que cela augmente », alerte Joko Peltier Cofondateur d'Opération Mer Propre.


« Les masques sont très difficiles à trouver parce qu'ils flottent comme des méduses »


D’autres déchets sont jetés sur des parkings de supermarché ou sur les trottoirs. Alors que des solutions lavables et réutilisables existent, les défenseurs de l'environnement alertent sur les risques pour la planète d'une surconsommation des masques à usage unique. « Tout ce que l'on retrouve dans le caniveau ou autre se retrouve forcément dans la mer. Les gants commencent déjà à arriver. Ce sont les masques qui nous ont un peu surpris. Ils sont très difficiles à trouver parce qu'ils flottent comme des méduses », déplore Joko Peltier.


« Un masque chirurgical, on ne s'en rend pas toujours compte, mais c'est uniquement du plastique. C'est plus de 5g d'un intissé de polypropylène, de polyester, d'élasthanne », poursuit Alexis Krycève, fondateur de Gifts for Change, un store d’objets éco-responsables et solidaires. Et les chiffres ont de quoi donner le tournis : si 60 millions de Français portent deux ou trois de ces masques par jour, à l'année ce sont 300.000 tonnes de déchets plastique qui sont générées.


« Il y a la crise sanitaire, et il est essentiel d'y répondre, mais la crise écologique est là aussi »


Comme pour n'importe quel détritus, jeter un masque dans la rue est passible de 68 euros d'amende. Ces masques à usage unique mettent de 300 à 400 années à se décomposer dans la nature. « Il y a la crise sanitaire, et il est essentiel d'y répondre, mais la crise écologique est là aussi. Il ne faut pas qu'une crise en efface une autre », prévient Alexis Krycève.


Si le fondateur de Gifts for Change reconnaît qu’il serait irresponsable de bannir le plastique à usage unique dans la gestion de l’épidémie de Covid-19, il appelle chacun à privilégier les solutions les plus écologiques. « Les masques lavables, c'est beaucoup moins cher que les masques jetables. Certes, il y avait urgence, mais maintenant, si on ne prend pas les bons réflexes, si les pouvoirs publics ne nous aident pas à faire les bons choix, j'ai peur qu'on soit confrontés cet été et au-delà à un vrai drame environnemental », craint Alexis Krycève.