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Au Liban, les manifestants exigent la démission du gouvernement

Au Liban, quelques jours après l'explosion qui a fait près de 160 victimes, plusieurs milliers de personnes sont descendus dans les rues de Beyrouth pour réclamer la démission du gouvernement.
Publié le
09
/
08
/
2020

Liban : après le drame, la rage des manifestants


Des milliers de Libanais ont défilé dans les rues sinistrées de Beyrouth. Notre reporter Rémy Buisine était sur place.


Ils se sentent abandonnés. Ils exigent des réponses de la part de leur gouvernement. Et ils réclament sa démission. Après l’explosion du 4 août dans un entrepôt du port de Beyrouth qui a fait au moins 158 morts, plus de 6.000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de personnes privées de logement, des milliers de Libanais ont défilé dans les rues sinistrées de la capitale.


Près de la moitié de la population vit dans la pauvreté


Les manifestants jugent le gouvernement responsable de la catastrophe, conséquence directe, selon eux, de la situation actuelle du pays. Car depuis octobre 2019, le Liban traverse sa plus grave crise économique : près de la moitié de la population vit dans la pauvreté, et 35 % de la population active est au chômage.


Et pendant ce temps-là, l’espoir de retrouver des survivants de l’explosion s’amenuise, a annoncé le 9 août l’armée libanaise. « Je veux la revanche ! Pas seulement pour mon cousin qui est décédé ! Mais pour ma voisine qui est morte dans les bras de ses enfants, pour mon voisin qui est mort et son enfant aussi qui est décédé. Il a 13 ans et son papa à peu près 40 ans », s’exclame une manifestante.


Plusieurs ministères ont été pris d’assaut par les manifestants


« Ça fait depuis la guerre civile jusqu’à maintenant qu’on est un pays en déficit économique, qu’on a des taux de chômage d’un niveau tellement élevé, on n’a pas les besoins les plus basiques. Je vais vous donner un exemple. 51 %, à peu près, de notre dette nationale vient du secteur de l’électricité. On n’a encore pas l’électricité 24 heures sur 24. On la coupe quelques fois 16 heures par jour », analyse un autre.


Plusieurs ministères, dont celui de l’Énergie, ont été pris d’assaut par les manifestants. « Je crois que nos responsables ne sont pas sensibles à cette voix-là et jusqu’à maintenant, personne des présidents, du Premier ministre n’ont pris les responsabilités de ce qu’il s’est passé au port », déclare un Libanais.


Au cours de ces manifestations, au moins 170 personnes ont été blessées, dont 63 hospitalisées. Un policier a été tué. En réponse à la colère des habitants, le Premier ministre libanais a annoncé que la date des élections législatives serait avancée de deux ans. La ministre de l'Information libanaise, Manal Abdel Samad, ainsi que quatre députés, ont déjà démissionné.