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Avec les étudiants en galère de logement

"Mais rien qu'obtenir des visites, c'est le parcours du combattant." Confrontés à une grave pénurie de logements, les étudiants se retrouvent obligés de faire de longues files d'attente pour en visiter ne serait-ce qu'un. On est allé à leur rencontre, ils témoignent.
Publié le
19
/
09
/
2023

On nous demande de toucher trois fois le loyer, sans les garants, soit 4200 euros/mois en tant qu’étudiant”


Brut s’est rendu à une visite “ouverte” d’un appartement à Paris. La file d’attente est déjà impressionnante. Alors que la rentrée a déjà commencé pour certains, en pleine crise du logement, les étudiants peinent encore à trouver un toît dans la capitale. Mathis est étudiant, il reprend les cours dans une semaine. Il cherche toujours un appartement. En attendant, il loge chez des amis ou chez son frère. “Tous les prix sont très élevés, il y a peu d'appartements” explique Mathis qui ajoute à propos de l’appartement visité aujourd’hui : “Je n'ai pas continué parce qu'on me demande, de toucher trois fois le loyer, sans compter nos garants, donc un étudiant, là, doit toucher 4200 euros/mois. Le loyer est à un peu plus de 1300 euros par mois, moi, c'était pour une colocation, du coup, je suis parti”.

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“En fait, il n’y a pas d'humanité, c'est terrible”


Lou, étudiante, explique que ne serait-ce que pour décrocher un rendez-vous pour visiter un appartement est le parcours du combattant : “10 minutes après que les annonces sont mises en ligne, on appelle, et il y a déjà 30 personnes qui ont appelé. C'est compliqué, il y a énormément de demandes, très peu d'offres. Rien qu'obtenir des visites, déjà, c'est le parcours du combattant. Les mails, personne ne répond, faut appeler ou se déplacer”. Selon Mélanie, venue aussi visiter le bien en location, “c’est l'enfer sur terre ! C'est Koh Lanta. On fait des visites groupées, des fois, ça s'entasse, c'est horrible, même, humainement, et des fois, tu visites des trucs avec de la moisissure, et les agents, ils ont aucune pitié à te dire “non, mais c'est OK”, mais c'est pas possible... En fait, il n’y a pas d'humanité, c'est terrible. C’est l’usine”.

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“Midi ou 16 h, mardi ou mercredi”, des horaires de visites inadaptés aux étudiants qui sont en cours


Il arrive que les agences ne fassent même pas de tri de dossier en amont. Certains étudiants ratent des cours et se déplacent pour… rien puisque leur dossier ne correspond pas aux conditions demandées par le propriétaire et connues le jour de la visite. Lina indique : “Ils ne font même pas de filtre entre les dossiers, donc on se déplace, on rate des cours. On a présence obligatoire en cours et les horaires de visite à midi ou 16 h, un mardi ou un mercredi, je sais pas, les gens travaillent, les gens ont une vie. C'est aussi toujours compliqué de poser des questions parce qu'à la fois faut paraître très motivé pour le bien, et à la fois on ne peut pas accepter n'importe quoi, donc il faut savoir tout en ne laissant pas tout passer”. 

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