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Avec SOS Racisme pendant leur testing estival

"C'est pour montrer que ces personnes-là n'ont jamais la paix même pendant leurs vacances." Comme chaque année, SOS Racisme effectue son testing estival avec des couples de différentes origines dans des bars, boîtes de nuit et plages privées dans plusieurs villes de France. Et sur 56 établissements visités, 1/7 a pratiqué une discrimination. Brut les a suivis dans les coulisses de leur testing au Touquet.
Publié le
25
/
07
/
2023

Trois groupes tests

Dans les bars, restaurants, boîtes de nuit et plages privées, SOS Racisme traque les discriminations. La méthodologie est simple. Des groupes testent les différents endroits et comparent la façon dont chacun des couples a été accueilli. Le premier groupe test se compose d'une femme et d'un homme noirs. Si l’équipe s'aperçoit que le premier couple n’est pas rentré dans l'établissement, un second groupe mixte prend le relais, composé cette fois-ci d'une personne typée maghrébine et d'une personne typée noire. Si le deuxième groupe a également été refusé, alors un troisième groupe entre en scène, lui, composé de deux personnes blanches. “Le mieux, c'est qu'ils soient un peu habillés de la même manière et qu'il n'y ait pas trop de différences entre les groupes, de manière qu’on puisse prouver vraiment que la discrimination, c'est dû au fait que la personne soit non blanche, ou autres.”, indique Coumba, militante SOS Racisme. Tous ont aussi la même consigne : demander une table et demander d’accéder aux toilettes. 

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Sur la première, on a un soupçon de discrimination, parce que les deux premiers groupes test ont demandé une table, on leur a dit d'attendre midi, alors qu'au groupe blanc, on nous a proposé, moi, j'étais dedans, on nous a proposé de nous asseoir. Maintenant, on n'a pas eu exactement le même interlocuteur. Mais c'est un établissement qu'on teste, donc on aurait tous et toutes la même réponse.“ ajoute Julie, responsable du pôle éducation populaire SOS Racisme. Cette année, SOS Racisme a pratiqué son testing sur 13 villes différentes : Le Touquet, Ouistreham, Deauville, Nantes, La Baule, Bordeaux, Palavas-les-Flots, La Grande-Motte, Montpellier, Cannes, Juan-les-Pins, Marseille et Aix-en-Provence, ce qui représente 56 établissements testés, selon Anaëlle Gunslay, chargée de mission pour SOS Racisme. 

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“Un établissement sur sept pratiquait une discrimination”

L’idée, selon Julie, est d’avoir le plus de groupes diversifiés pour pouvoir tester des enseignes. Avant que chaque groupe parte, Julie se charge de briefer chacun. “Ils ont plusieurs choses qu'il faut qu'ils mémorisent. C'est, déjà, où ils vont, ce qu'ils vont demander. Il faut que ça soit la même demande pour tous les groupes. On a une fiche de testing, qui va nous suivre tout au long, où on va expliquer qu'est-ce qu'il s'est passé à chaque fois dans les établissements.

Lorsqu’une discrimination a été ressentie ou repérée, des attestations de témoignages et des plaintes vont être déposées. “Là, l'idée, c'est que quand il y aura discrimination, il va y avoir des suites judiciaires. Les victimes, donc les personnes des groupes test qui n'ont pas été reçues, sont victimes de discrimination à caractère raciste. Donc ils vont porter plainte. Ensuite, SOS Racisme va aussi porter plainte.”, rapporte Julie. 

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Anaëlle Gunslay, chargée de mission pour SOS Racisme, a constaté, à travers ces tests, qu'un établissement sur sept avait pratiqué une discrimination. Le département de l’Hérault et la côte méditerranéenne sont, selon SOS Racisme, les plus problématiques. “Dans l'Hérault, on a constaté qu'un établissement sur trois avait pratiqué une discrimination. On va donc vérifier toutes les preuves qu'on a, soit les enregistrements, les vidéos, etc., et vérifier que c'est bien une pratique discriminatoire.

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Afin de sélectionner ces restaurants, SOS Racisme procède par deux moyens différents. Premièrement, une permanence juridique de SOS Racisme, récolte des témoignages ou des signalements de certains établissements. “Il y a aussi tout un travail de repérage qui est fait, en fait, par chaque comité dans chaque ville, où les personnes vont aller voir directement sur les lieux si ce sont des établissements qui pourraient poser problème.”, confie Anaëlle Gunslay.

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Internet est également une bonne base pour choisir des établissements. “On va récolter les avis Google des personnes qui signalent des choses. À savoir aussi que sur place, on a un témoin de moralité. Donc le témoin de moralité, c'est une personne assermentée, donc ça peut être un avocat, ça peut être un élu, qui va venir vérifier que les procédures de testing sont respectées. Le pôle juridique de SOS Racisme va, lui, venir vérifier tous les éléments qu'il y a pour chaque discrimination supposée et vérifier que c'est bien le cas, que ça a bien été une discrimination. Les testings sur les plages privées, c'est aussi pour montrer que ces personnes-là n'ont jamais la paix, et que même jusque dans leurs lieux de loisirs, elles peuvent subir des discriminations et ne pas profiter de leurs vacances comme une personne qui est blanche, finalement.”, ajoute-t-elle.

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