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Avec un sauveteur français en Turquie
“La détresse qu’il y a autour de nous nous donne vraiment la force de continuer”
“On évolue dans un amoncellement, quelque chose d’assez compliqué à comprendre et c’est dans cet environnement-là qu’on va lancer des appels pour essayer d’identifier des personnes qui seraient encore en vie.” Eric Zipper est spéléologue et secouriste pour l'ONG Corps mondial de secours. Il est arrivé le mardi 7 février avec une équipe de secours de cinq personnes et ont rejoint la ville de Kahramanmaras dans le sud de la Turquie. C’est l’épicentre de la catastrophe sismique qui a touché le pays le 6 février au matin. Avec des milliers de secouristes du monde entier, ils viennent épauler les locaux pour sauver les potentiels survivants des décombres.
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“Beaucoup de choses sont complètement effondrées”
“Les appels se font soit à la voix ou soit, simplement, en tapant et en attendant la réponse. Pendant ce temps-là, il faut être particulièrement prudent sur les personnes qui travaillent à l’extérieur, notamment les pelles mécaniques, les gros engins qui peuvent poser des gros problèmes de sécurité s’ils se mettent à retravailler quand vous êtes à l’intérieur. C’est pour ça aussi que nous sommes tout le temps deux pour évoluer dans ce genre de milieu”, détaille-t-il.
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“Voilà, on arrive, dans certains quartiers, à une saturation d’immeubles effondrés, on sait plus trop par où commencer. Beaucoup, beaucoup de choses sont complètement effondrées. Il est très difficile d’évoluer sur ces tas de gravats où on arrive à peine à se déplacer entre les plaques. Les grues ont commencé à intervenir. C’est vraiment un travail difficile dans cet équilibre de dalles d’arriver à progresser, dans tous ces immeubles effondrés, sans faire tomber le reste, en essayant de progresser partout où les familles ou les témoins nous disent qu’il peut encore y avoir des gens qui sont coincés”, ajoute le secouriste.
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“Les équipes ont besoin d’être relayées, épaulées”
Selon Recep Tayyip Erdogan, le président turc qui s’est rendu à Kahramanmaras le 9 février, “la moitié de la ville” de plus d’un million d’habitants a été réduite en poussière par le séisme. “Une des grosses difficultés est donc d’assurer la sécurité de ses équipes, tout en avançant assez vite et en faisant des levées de doute qui soient les plus justes possible pour que nous puissions apporter des réponses et ne pas continuer à fouiller définitivement les mêmes déblais. C’est un travail qui est usant, qui est fatigant, mais la détresse qu’il y a autour de nous nous donne vraiment la force de continuer et de ne pas s’arrêter.”
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Le soutien des équipes étrangères est alors très important sur place, pour soutenir les secouristes dans leurs recherches dans les décombres. “Ces tremblements de terre sont un peu tous pareil, c’est avant tout des drames humains et notre technique à nous, les équipes étrangères, c’est de venir renforcer, apporter peut-être une technique qui n’est pas la même à des équipes qui, elles, sont aussi fatiguées, qui ont besoin d’être relayées, épaulées et c’est ce que nous essayons d’apporter au maximum.”