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Botswana : des éléphants retrouvés morts par centaines
Des centaines d’éléphants retrouvés morts au Botswana
Entre mai et juin 2020, plusieurs centaines d’éléphants ont été retrouvés morts au Botswana. Après plusieurs mois d’enquête, on connaît désormais la cause de leur décès.
330 éléphants ont été retrouvés, sans vie, dans le nord du Botswana. Le phénomène est survenu entre le mois de mai et celui de juin. La piste du braconnage est écartée depuis le début puisque les défenses des pachydermes sont restées intactes.
Une eau dangereuse
Des tests effectués en Afrique du Sud, au Zimbabwe, aux États-Unis et au Canada ont démontré que la cause est sanitaire. Les éléphants ont été tués par une cyanobactérie, une algue toxique présente dans les points d'eau où s'abreuvaient les éléphants.
« La présence de cyanobactéries dans notre réseau d'eau douce est un problème, parce qu'elles peuvent potentiellement affecter négativement les animaux sauvages. Nous nous assurerons de mettre en place des mesures permettant une surveillance efficace et nous interviendrons en cas de besoin », développe Mmadi Reuben, vétérinaire en chef du département environnemental botswanais.
La prolifération de ces algues nocives qui aiment les eaux chaudes est une conséquence du réchauffement climatique. En septembre 2020, 25 éléphants ont été retrouvés morts dans des circonstances similaires au Zimbabwe, pays voisin du Botswana.
Botswana, terre des éléphants
Le pays accueille plus d’un tiers des éléphants du continent africain. Le Botswana a longtemps mené une politique en faveur de ces mammifères, qui a permis de faire passer leur nombre de 80.000, à la fin des années 1990, à environ 135.000 aujourd'hui. Un véritable exploit.
Cependant, des conflits existent entre l’humain et l’animal. Les éléphants empiètent sur les terres agricoles et dans les villages des Botswanais. Aussi l'actuel Président, Mokgweetsi Masisi, souhaite-t-il désormais réduire le nombre d'éléphants. Il a de ce fait réautorisé la chasse à l'éléphant en 2019 et désarmé les rangers de 2018 à 2020. Les efforts - jugés insuffisants - déployés par son gouvernement face aux morts de cette année ont encore fait enfler la polémique.
« Face à la situation, il y a un manque d'empressement très inquiétant. C'est symptomatique du virage total opéré par ce nouveau gouvernement en ce qui concerne la protection d'espèces clés », dénonce Mary Rice, directrice exécutive de l'Environmental Investigation Agency.