Brut Book — "Petit Pays" par Gaël Faye, Marzena Sowa, Sylvain Savoia

Représentations clichés de l'Afrique

Le sujet des représentations de l'Afrique est délicat et souvent empreint de clichés. Gaël Faye souligne que "le terrain est miné concernant l'Afrique, lorsqu'on parle des images". Il évoque les stéréotypes qui persistent, tels que "le côté Afrique, cases, animaux, sauvages, guerre, etc." Ces images, selon lui, proviennent de représentations anciennes et déformées.

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Les discussions autour de l'adaptation de "Petit pays" en bande dessinée ont donc inclus une réflexion sur "comment on représente un corps noir, comment on représente des scènes de guerre, comment on met en scène une ville africaine, une famille". Faye insiste sur l'importance de "remettre la normalité des choses et des situations". Il explique que vivre à Bujumbura n'est pas fondamentalement différent de vivre à Paris ou à Varsovie. "On a tous les mêmes humanités, on a tous les mêmes interrogations, on aime, on a peur." Cette approche vise à montrer que les histoires africaines peuvent être aussi banales et universelles que celles d'autres régions du monde.

L'adaptation en bande dessinée

L'adaptation d'un roman aussi riche que "Petit pays" en bande dessinée pose des défis uniques. Marzena Sowa, scénariste, mentionne que la question principale est de "surtout pas trahir la volonté de l'auteur du départ". Elle souligne l'importance de rester fidèle à l'univers et à la sensibilité de Gaël Faye tout en apportant une perspective nouvelle. Sylvain Savoia, le dessinateur, ajoute qu'il a utilisé des documents personnels de Faye pour nourrir son travail, ce qui lui a permis de "rester dans quelque chose qui était beaucoup dans le ressenti".

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Sowa explique que le texte de Faye est "très riche, très grand, très important", et qu'il a été difficile de choisir quels passages conserver. "Ça m'a beaucoup coûté", dit-elle, en parlant de son processus d'annotation et de sélection. Savoia souligne également que la bande dessinée nécessite de choisir des "instantanés, des moments clés" pour faire avancer l'histoire. Il ajoute que "ce qui est dit est important, ce qui n'est pas dit est tout aussi important", ce qui montre la complexité de la narration visuelle.

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