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Cet étudiant autrichien a choisi d'arrêter de prendre l'avion
Elias Bohun a traversé deux continents en train
L’étudiant aurait émis 2,63 tonnes de CO2 en prenant l’avion, soit l’empreinte carbone annuelle de de l’Équatorien moyen.
« Quand tu es dans un train, tu es vraiment très proche des gens. Ils s'intéressent vraiment, ils ont le temps de te parler. Tu es au même niveau qu’eux. Tu n’es pas l’Européen riche qui y va et profite avec son argent de la vie pas chère. L’aller et le retour, en tout, ça a pris genre cinq semaines. Mais j’ai rencontré plus de monde en y allant que pendant mes cinq mois de séjour là-bas. » L’étudiant Elias Bohun a traversé deux continents, parcouru prairies et déserts, de l'Autriche au Vietnam, aller et retour… en train. Soucieux de son empreinte carbone et décidé à partir loin avant ses examens, il passe trois mois à organiser son voyage.
Elias aurait émis 2,63 tonnes de CO2 en prenant l’avion, c’est l’empreinte annuelle de carbone de l’Équatorien moyen. Une fois que tout était prêt, Elias et sa copine de l’époque entament leur voyage. Quand il est rentré chez lui, Elias était tellement enchanté par son voyage qu’il a voulu aider les autres à se sevrer de l’avion, et leur montrer qu’ils peuvent prendre le train pour des courts ou longs voyages. Avec son papa, il monte une agence de voyage qui s’appelle Traivelling. Brut l’a rencontré.
« Je suis très engagé dans les groupes pour la sauvegarde de l’environnement »
J’ai vérifié les différents itinéraires et les correspondances. Je suis allé loin, et encore plus loin, et à la fin, j’étais au Vietnam. Ma copine n’était pas contente à l'époque, ma famille non plus. Je suis conscient de l’environnement, et je suis très engagé dans les groupes pour la sauvegarde de l'environnement et les groupes militants, c’est pour ça que je n’ai pas voulu prendre l’avion.
Depuis Vienne, on a pris le train jusqu’à Varsovie - le train de nuit jusqu’en Pologne. Et de là-bas jusqu’en Lettonie, à Riga. Ensuite, on a pris le train jusqu’à Moscou. On a passé la journée à Moscou et ensuite, on a pris le train de nuit pour Nur-Sultan, ce qui nous a pris deux jours et demi.
« Un serveur nous a donné un concert entier de chansons kazakhs »
Deux heures avant la frontière, le serveur du chariot de repas de notre section a pris un micro doré sous son siège et nous a donné un concert entier de chansons kazakhs de son enfance. À partir de là, on a traversé les steppes jusqu’au Sud du Kazahstan, puis jusqu’à Almaty par train de nuit.
Le trajet en train était vraiment panoramique, il y avait des chevaux sauvages et des gares comme au Far West, au milieu de nulle part. À partir de là, on a pris le train - le seul train de la semaine - jusqu’à Ürümqi. On a passé la nuit à Ürümqi, et on a pris le train de deux jours et demi jusqu’à Nanning, dans le Sud-Est. Et c’est là que le climat changeait le plus. Depuis Nanning, on a pris un autre train de nuit jusqu’à Hanoi.
« C’est un très bon rapport qualité-prix »
Sur le chemin du retour, on est arrivés à Pékin. De là, on est allés jusqu’à Tchita, en Sibérie, ce qui était très intéressant, parce qu’on était en décembre, et il faisait genre -40°C. Et de là jusqu’à Moscou, Moscou, Kiev, Kiev, Vienne. On a mis cinq jours pour aller de Tchita à Moscou en un aller direct.
C’était juste avant Noël. J’ai eu le temps de coudre un petit chaton pour mon petit frère comme cadeau de Noël, je faisais ça genre 10 heures par jour. Je n’aurais jamais pu le faire en entier si je n’avais pas eu autant de temps en train. Les billets de train seulement étaient 700 euros. Si tu rajoutes les hôtels que tu n’as pas à payer, c’est un très bon rapport qualité-prix.
Le plus difficile a été de planifier le voyage. Ça prend beaucoup de temps, du temps que la plupart des gens n’ont pas. Et c’est là-dessus que j’ai voulu aider les gens, donc c’est pour ça que j’ai créé mon agence de voyage, Traivelling. Je crois qu’il y a une mauvaise image des longs voyages, surtout chez les jeunes.
Le but, c’est d’aider le plus de gens à partir loin sans aucun tracas. Cela en rajoutant seulement 15% du prix du billet en frais de commission, ce qui est vraiment modique : je ne veux pas proposer des voyages de luxe, mais j’ai vraiment envie que tout le monde puisse voyager en train.