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Confinement : travailleuse du sexe, "Mimi" témoigne
Confinement : les travailleuses du sexe durement touchées
Mimi, étudiante thaïlandaise résidant en France, raconte comment son quotidien de travailleuse du sexe a changé depuis le début de l’épidémie de Covid-19.
« Depuis le confinement, les conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles, et je vis dans la précarité totale » raconte « Mimi », 26 ans. Cette étudiante thaïlandaise en situation régulière est travailleuse du sexe depuis 5 ans à Paris. Contactée par Brut, elle raconte comment l'épidémie rend aujourd'hui son travail impossible. Pour se préserver, elle préfère rester anonyme.
« J’ai 0 euro pour payer le loyer »
Comme je suis une travailleuse du sexe d’origine asiatique, la précarité me frappe à cause du racisme qui vient du Covid-19. Mais ça existait même avant le confinement. Après le confinement, les conditions de travail sont devenues très difficiles.
Je dois rester chez moi, je ne peux plus accueillir n’importe qui, notamment les clients. C’est-à-dire que je suis contrainte d’arrêter mon activité. J’ai 0 euro pour payer le loyer. Je vis dans une précarité très effrayante. J’ai peur de me faire contaminer ou de contaminer les autres si je recommence mon travail.
« Les travailleuses du sexe vivent la stigmatisation, la précarité »
Beaucoup d’entre nous ne déclarent pas leur statut comme auto-entrepreneuse, parce qu’elles ont peur de perdre notre logement. Si je me déclare publiquement, professionnellement et fiscalement comme travailleuse du sexe, il y a un risque que les autorités publiques fassent une enquête sur mon lieu de travail. Et pour la stigmatisation, comme je suis étudiante, j’ai peur que tout le monde à mon école soit au courant de mon métier.
Toutes les aides proposées publiquement, officiellement pour les travailleurs et travailleuses, ne concernent pas du tout les travailleuses du sexe, qui vivent la stigmatisation, la précarité. Elles sont ignorées par les pouvoirs publics. Et ça va pas tenir plus longtemps.