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Contre les viols, elle invente un préservatif féminin avec des dents
Le Rape aXe, littéralement “hache à viol”
“Lorsqu’une femme est agressée sexuellement, le dispositif Rape aXe se fixe automatiquement sur le pénis et ne peut plus être retiré” commente la vidéo promotionnelle. Sonnet Ehlers est une doctoresse sud-africaine. Elle a travaillé pendant des années auprès de survivantes d’agressions sexuelles. C’est elle qui est à l’origine du Rape aXe, littéralement “hache à viol”, un préservatif féminin inédit qui intègre des crochets pour lutter contre le viol.
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“Si vous travaillez avec des victimes de viol et que vous voyez leurs yeux sans vie, leur corps est brisé, leur âme, leur esprit, tout est brisé. Et ça ne peut pas continuer comme ça” alerte la créatrice dont l’idée lui est venue d’une des victimes : “Une femme est arrivée à l'hôpital. Elle avait été violée. Et elle m'a dit : "Si seulement j'avais des crocs à cet endroit." Concrètement, le dispositif Rape aXe “fonctionne comme un tampon. Vous l’insérez dans votre vagin et il se place derrière les lèvres. Et quand l’agresseur pénètre, il tombe sur le dispositif parce que dès qu’il essaye de se retirer, ça se fixe et l’agresseur le retire de la victime”.
“C’est un dispositif médiéval face à un acte moyenâgeux”
“Ainsi évidemment ça dérive l’attention de l’agresseur et il lutte pour s’en sortir et se libérer. C’est pourquoi ça laisse le temps à la victime de se libérer” ajoute Sonnet Ehlers. Le préservatif féminin est constitué d’une gaine élastique armé de crochets aussi tranchants que des rasoirs. L’agresseur a tout intérêt ensuite à se faire retirer le dispositif uniquement auprès d’un clinicien qualifié pour éviter de se déchirer la peau. L’Afrique du Sud, où travaille la médecin, a le taux de viols le plus élevé au monde. Selon une enquête réalisée en 2009, 1 homme sur 4 déclarait avoir commis un viol. "Ça fait partie de la culture de ce pays, que les hommes peuvent violer les femmes et qu’ils doivent en être satisfaits, qu’ils doivent être heureux. Et j’ai simplement dit ça suffit”.
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“Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Je suis allée dans beaucoup de nos townships et j’ai parlé aux hommes. Je leur ai montré ce qui leur arriverait s’ils violaient à nouveau et ils ont été horrifiés. Ensuite il n’y a plus eu de viols depuis un certain temps. Et c’est exactement ce que nous voulons” affirme Sonnet Ehlers. Dans son travail de sensibilisation, elle a découvert les stratégies qu’adoptent certaines femmes pour se protéger. Une victime a inséré une éponge dans laquelle elle avait placé une lame acérée, une autre s’est mise à uriner pendant qu’elle se faisait violée. “Elle a dit que ça avait immédiatement découragé l’agresseur. Mais on a pas toujours une vessie pleine pour pouvoir se protéger”.
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Depuis son invention en 2005, cet objet a suscité de nombreuses critiques. Mais Sonnet Ehlers estime qu’il répond à un manque de solutions concrètes. “C’est un dispositif médiéval face à un acte moyenâgeux. Parce que nous vivons depuis des milliers d’années avec le viol. Il y avait une grosse histoire qui circulait sur moi comme quoi je détestais les hommes. Non je les adore. Je pense qu’ils sont fantastiques. Mais je parle des vrais hommes. Je ne parle pas de voyous. Ces hommes je les salue mais le reste ? Non. Rape aXe vous aura” explique la créatrice de Rape aXe.
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En Afrique du Sud, les agressions avec violence, dont les agressions sexuelles, sont fréquentes. La société est marquée par de multiples cas de violences au quotidien. 25 % des hommes avaient déclaré avoir violé une femme dans leur vie, soit un nombre important de violeurs dans le pays. L’Afrique du Sud fait partie des pays du monde où les violences sexuelles ont un taux élevé. Pour s’en prémunir, le rape axe avec sa lame tranchante offre un moyen de défense pour la femme victime du viol. Le violeur voit son pénis pris au piège, et risque même de le voir tranché par les lames du dispositif. La doctoresse qui a créé cet objet espère pouvoir aider, en cas d’agression sexuelle, la femme qui en est la victime. Les crochets pénètrent dans le pénis de l’homme et pour qu’ils soient retirés du sexe de l’agresseur, le violeur doit aller dans un centre médical.