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Coronavirus : à quoi ressemble la vie dans une ville confinée ?
Coronavirus : à quoi ressemble une ville confinée ?
Brut vous raconte le quotidien des habitants de Codogno, une des 11 villes isolées en Italie.
Andrea Alloni est coincé à Codogno, une des 11 villes isolées en Italie à cause du coronavirus. « On a l’impression de vivre un scénario de film hollywoodien. Les gens en ville se promènent exclusivement avec des petits masques et des gants en latex. On est très préoccupés. Il y a beaucoup de méfiance, notamment pour parler aux gens à distance rapprochée », témoigne Andrea. Voilà comment le confinement fonctionne…
La police assure un périmètre de sécurité
« Pour l’instant, il n’y a pas d’obligation de couvre feu, nous pouvons bien évidemment bouger. Il y a seulement une interdiction de se déplacer au-delà de la zone rouge, les territoires des dix communes touchées par le coronavirus », explique Andrea. Ni l’entrée ni la sortie des habitants ne sont autorisées. « On ne peut pas dépasser les postes de contrôle car c’est un crime pénal, bien évidemment. Le crime pénal est puni par une arrestation par l’article 650 du code pénal italien. En état d’urgence, cet article-là incite à l’arrestation en cas de désobéissance à l’ordre. »
Les lieux et établissements publics sont fermés
Bars, mairies, bibliothèques et écoles sont fermés pour deux semaines. L’activité de certaines entreprises est par ailleurs interrompue. La pharmacie est toutefois restée ouverte pour les achats de médicaments.
Les événements culturels et sportifs sont annulés
« Pour celui qui sort de chez lui, les images qu’il voit ne sont pas rassurantes… La désolation, l’abandon… Le parc municipal est vide, les jeux pour enfants sont absolument vides », déplore Andrea. Même les offices religieux sont suspendus. « Pour le moment, toutes les personnes de Codogno, quand elles ne sont pas dehors pour acheter des médicaments ou faire des courses, sont enfermées à la maison à écouter la télévision », assure Andrea. Les habitants se sont donc empressés de faire des provisions. « Qui n’a pas le masque ne peut pas se rendre dans les centres commerciaux où ils font rentrer quelques personnes à la fois supervisés par les forces de l’ordre », tempère toutefois Andrea.
De son côté, le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, tient à rassurer : « Nous sommes prêts à affronter cette urgence. ll y a eu une gestion au niveau de la structure hospitalière pas tout à fait fidèle aux protocoles recommandés dans ces cas-là, et cela a certainement contribué à la propagation. Mais à ce jour, nous continuons d'observer la plus grande prudence et la plus grande rigueur, et nous vous promettons une concentration maximale nuit et jour. »
La France envisage le recours à des confinements
La France, elle aussi, envisage le recours à des confinements en cas de prolifération du coronavirus. « La démarche italienne est très claire, elle est la même que la française, c’est d’aller chercher des cas, de les isoler », détaille Jérôme Salomon, Directeur général de la Santé. « C’est pour ça qu’il y a des mesures de confinement qui ont été prises dans certains villages très touchés, ou dans certaines villes très touchées, ce qui est un peu différent. Nous, de la même façon, si jamais le virus devait se diffuser en France et que nous avions le début d'une chaîne de transmission, nous prendrions les mêmes mesures de confinement, d’endiguement. »