Augustin Trapenard a rencontré Adèle Exarchopoulos

L'ado qu'elle était, Adèle Haenel, ses Disney préférés... Augustin Trapenard a rencontré Adèle Exarchopoulos, à l'affiche de deux films au Festival de Cannes, "Le règne animal" de Thomas Cailley et "Élémentaire", le dernier Pixar. #Cannes2023
Publié le
19/5/2023
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À l’affiche de deux films 

Ce mercredi 17 mai, Adèle Exarchopoulos a monté les marches de Cannes, au côté de Romains Duris pour le film de Thomas Cailley, “Le règne animal”, qui avait été choisi pour faire l’ouverture de la sélection Un certain regard. Elle est également à l’affiche du 27ème film d'animation des studios Pixar, où elle incarne Flam. Le film clôturera le Festival de Cannes, en hors compétition. Il sortira dans les salles françaises le 21 juin 2023. 


Avec ce film, Adèle Exarchopoulos participe à son premier doublage, une expérience qui lui rappelle son enfance et ses premiers Disney. “Je les redécouvre aujourd'hui avec mon enfant et je suis tout autant émue et où, forcément, je vois une moralité que je voyais pas du tout avant. Et c'était un rêve”. Son film préféré ? Les classiques en général mais surtout Le Roi lion, un film avec de belles mélodies. Augustin Trapenard souligne justement son freestyle dans la saison 3 de l'émission LOL qui rit, sort, diffusée sur Prime vidéo. “C’est l’épuisement. Je me suis fait rire toute seule deux fois. C’est long, quand tu fais midi - 4 heures du matin”. Mais si c’était à refaire, elle n’hésiterait pas. 

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Avant son métier d’actrice 

Dans le film Le règne animal, qui évoque la mutation dans l'adolescence, Adèle Exarchopoulos, elle, évoque notamment sa timidité durant cette période de sa vie. “J'étais timide, sauf en famille. Mais je sais que c'était la rigolade avant tout. J'ai des souvenirs de tous les malaises, de l'école, tout ce qui pouvait être difficile se transformait très, très vite en fou rire”. Lorsqu’elle tourne La Vie d’Adèle, elle souvient d’une anecdote qui l’avait particulièrement marquée, encore aujourd'hui. “Je me rappelle être allée à une soirée, parce que je dormais chez Léa Seydoux, sur le tournage de La Vie d'Adèle. On rentrait et elle me dit qu’elle doit passer à un anniversaire et j'y vais. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens connus. (...) Je dis bonjour à une rangée de personnes. En plus, la lourde, je claque la bise à chaque personne pour être polie, insupportable, alors qu’ils sont en train de parler. Et puis il y a quelqu'un qui, tout de suite, me dit, pour me mettre mal à l'aise, alors que vraiment, je disais ‘Bonsoir, salut, bonsoir.’ Elle m'a dit : ‘Oh salut’, et dans ma tête, je me suis dit : ‘Ah, c'est marrant, c'est marrant’. Tu connais tout le monde, je ne connais personne et tu me mets mal à l'aise tout de suite Et je n'ai jamais oublié”, explique-t-elle. “Je me suis dis que c’était gratuit de faire une blague sur ma façon de parler alors que pour une fois, elle était assez simple, je trouve”

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Après La Vie d’Adèle 

Pour l’actrice, ses rôles au cinéma font parfois écho à des passes de sa vie. “Il n'y a pas un rôle où je suis rentrée chez moi et je me suis dit : ‘Waouh, je suis transcendée, je suis différente’. C'est souvent plus tard où je me dis: ‘Tiens, c'est marrant, mon personnage, il avait traversé ça.’ Ça va être plus des détails, des banalités”. 


Mais le rôle qui a certainement tout changé est son interprétation dans La Vie d’Adèle. “Je n'en ai pas eu conscience tout de suite. Je suis rentrée de Cannes, je bossais à l'endroit où je bossais avant, le film, il était sorti en France, mais on n'avait pas encore fait la tournée, mais c'est petit à petit que je me suis dit: ‘Ah tiens, c'est marrant, les gens veulent me revoir en casting’ ou ‘Ah, tiens, c'est drôle, peut-être que je pourrais pas bosser à Bercy finalement cette semaine, parce que je vais travailler.’ On me considère différemment. On se comporte différemment avec moi. D'ailleurs, c'est très bizarre, ça, tu sais, les gens qui te disaient pas bonjour et qui après te demandent si tu veux partir en vacances avec eux. Soudain tu deviens quelqu’un mais tu étais quelqu’un avant aussi. C'est ça qui est triste. Mais, en même temps, tu ne les oublies jamais, ces petites humiliations. Ou peut-être c’est parce que j'ai un peu d'orgueil, mais il y a des petites humiliations du début où, forcément, tu n’as pas du tout la même assurance, tout est une première fois. Et il y a une personne qui va t'humilier devant des gens, mais gentiment, juste pour se faire remarquer ou par malaise”. 

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“J'ai la chance de faire un métier que j'aime”

Il y a quelques semaines, la comédienne Adèle Haenel annonçait qu'elle arrêtait le cinéma pour des raisons politiques. Un choix que respecte Adèle Exarchopoulos. “Je respecte beaucoup Adèle, en plus pour la connaître, je sais son combat sincère, honnête. C'est beaucoup de respect. Après, c'est son choix. Je ne me sens pas légitime de juger son choix d'arrêter le cinéma. À mon sens, c'est dans tes choix. Il y a aucun moment où je me dis ‘ah, tiens, tiens, je tolère’. J'ai commencé jeune, donc il y a quelque chose où, très vite, j'ai compris où les limites étaient dépassées. En faisant des erreurs, j'essayais d'apprendre, mais de collaborer, non, j'avoue, c'est peut-être égoïste. Moi, j'ai la chance de faire un métier que j'aime et ce n'est pas donné à tout le monde”. 


Pour elle, il est important de choisir le film mais aussi le comportement. “Je trouve que ça passe dans des banalités que c'est toujours un sujet qui est délicat et qui après est interprété, c'est que je trouve qu'on retourne rarement aussi à la source, c'est-à-dire bien se comporter avec les autres, dans quelque chose de très banal, puisque moi, j'ai vu des gens me demander par exemple de signer des pétitions et qui après sont incapables de dire bonjour à d'autres gens moins connus ou qui sont des femmes. Donc c'est ce que j'essayais de te dire quand on parlait d'hypocrisie. Mais Adèle, je la trouve hyper sincère. Après, c'est vrai que je n'ai pas envie d'arrêter le cinéma”. 

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