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Des sketchs dans le jardin au grand écran, Philippe Lacheau raconte ses débuts

14 ans, une petite caméra, des sketchs dans le jardin, 0 contact dans le cinéma mais des rêves plein la tête. Ça a commencé comme ça pour le réalisateur d'Alibi.com - Le Film 2, Philippe Lacheau. Pour Brut, il raconte la débrouille de ses débuts.
Publié le
08
/
02
/
2023

“On ne pouvait pas rentrer par la porte, bah on a essayé par la fenêtre”


Quand j'avais 14 ans, effectivement, mes parents m'ont offert une caméra, plutôt ils ont cédé à ma demande parce que je n'arrêtais pas de les harceler.” Voici comment débute la passion de Philippe Lacheau pour le cinéma. Le réalisateur, connu pour ces films “Babysitting”, ou “Super-Héros malgré lui”, revient avec le deuxième opus de “Alibi.com”, ce mercredi 8 février. Pour Brut, il raconte ses débuts, et son parcours pour arriver jusqu’aux salles de cinéma. 

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Mes parents n'avaient pas l'argent pour m'offrir cette caméra, c'était l'arrivée du numérique, donc des amis ont prêté l'argent à mes parents, m'ont offert cette caméra. Au début, mes parents, ils avaient un caméscope mais qui était pourri parce qu'il avait un problème d'autofocus, ça faisait des flous alors que tu ne lui demandais pas, tu ne faisais pas le point, ça faisait des flous tout seul. Donc je leur ai dit : ‘Non, il me faut un truc qui filme un peu mieux, avec une meilleure qualité d’images’. Et ils ont investi dans cette petite caméra, c'étaient les petites cassettes numériques, à l'époque, les miniDV. À partir du moment où j'ai eu cette caméra, là c'était terminé. C'est-à-dire que je filmais tout”, se rappelle-t-il.

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“Mon frère était mon acteur-cobaye”


Il fait alors ses propres petites parodies en tant qu’adolescents. “Je n'avais pas d'acteur au tout, tout début, donc mon frère était mon acteur-cobaye. C’est-à-dire qu’il n’avait pas le choix, il a quatre ans de moins que moi. Je lui mettais un faux casque, il faisait le soldat Ryan, je lui dis : ‘Alors là, tu t'es pris une balle dans la main et machin, et tout.’ Bref. Mes parents, aussi, étaient un peu mes acteurs. Après, c'est devenu mes copains. On se faisait beaucoup de délires le week-end, ou quoi... Et du coup, j'ai tourné... des heures, et des heures, et des heures, et j'ai tout stocké chez mes parents.

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Cela devient alors un rêve pour lui de faire du cinéma. “Après, pour moi, et alors mes parents, j'en parle même pas, il semble un peu inaccessible sur le papier. Je ne connais personne dans le cinéma, ma famille, mais ni de près, ni de loin, ni même dans la télévision, rien, rien, rien du tout. C'est tout bête, mais en fait, tu te dis : mais je m'adresse à qui, je fais quoi ? Parce qu'à l'époque, il faut se dire que c’était l’arrivée de YouTube, ce n'était pas encore populaire, il n'y avait pas les réseaux sociaux, il n'y avait pas tout ça. Donc comment tu montres ce que tu fais, à qui, pour un jour, faire un film? Tu passes par quelles étapes, tu vois ?”, raconte Philippe Lacheau.

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“Je faisais de la figuration juste pour, à la fin, leur donner une cassette”


Les écoles de cinéma n’étaient pas accessibles pour lui. “C'était très cher. Même aujourd'hui, les écoles de cinéma sont quand même très chères. Donc je n'avais pas accès à tout ça.” Il chercha alors d’autres stratagèmes pour accéder à son rêve. “À l'époque, j'avais l'exemple de la télévision, de tous ces humoristes qui passaient par la case télé pour faire du cinéma. Donc il y avait une espèce de plan de carrière, comme ça. Donc on récupérait toutes les adresses des boîtes de production de télévision, les adresses de chaînes. J'avais un tas de cassettes dans ma voiture, donc j'y allais vraiment, je faisais du porte-à-porte, c'était vraiment ça. Et je faisais de la figuration juste pour, à la fin, leur donner une cassette”, explique le réalisateur. 

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Aujourd'hui, le message, c'est ça aussi, pour un ou une jeune qui se dit ‘le cinéma ce n'est pas pour moi’. En fait, si, le cinéma, ça peut être pour toi, si tu en as envie. On ne va pas se mentir, c'est difficile d'y arriver, de percer. Mais moi, si je n'avais pas eu cette persévérance, mais mille fois j'aurais pu arrêter. En fait, on a essayé de créer notre chance. Comme on n'est pas venu nous chercher, on ne pouvait pas rentrer par la porte, bah on a essayé par la fenêtre”, conclut-il. 

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