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Justine Triet et Arthur Harari : travailler sur un film quand on est en couple, c'est facile ?

"Il y a cette période très forte, de relation presque passionnelle qu'on a avec nos comédiens." Ils ont co-écrit le film "Anatomie d'une chute" présenté au Festival de Cannes. Ils sont en couple dans la vie. Mais travailler ensemble sur un film n'est pas toujours facile. Justine Triet et Arthur Harari, tous deux réalisateurs, racontent.
Publié le
23
/
05
/
2023

Anatomie d’un scandale : le quatrième film de Justine Triet

Après La Bataille de Solférino, Victoria et Sibyl, la réalisatrice Justine Triet s’impose avec son quatrième film, Anatomie d'une chute, en compétition pour la Palme d’or au Festival de Cannes 2023. Et derrière la scénarisation du long métrage se cache Arthur Harari, coscénariste d’Anatomie d'une chute et compagnon de Justine Triet. Pour Brut, les deux réalisateurs évoquent cette frontière entre le cadre professionnel et personnel. “La question d'être en couple ne se pose pas. Quand on travaille ensemble, c'est une autre partie de nos vies”, explique Justine Triet. Pour elle, être réalisateur est aussi “fantasmer les comédiens choisis, hommes et femmes. Et il y a cette période, effectivement très, très forte de relation presque passionnelle qu'on a avec nos comédiens. Et alors, ce n'est pas de la jalousie, mais c'est qu'on sent qu'en tout cas, l'autre, celui qui tourne, a une espèce de passion inassouvie”. Celle-ci explique que ce sont des histoires très intenses vécues avec les comédiens, bien qu’il y est parfois aussi des ratés. 

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Justine Triet évoque néanmoins la joie d’exercer le même métier que son compagnon, qui est loin de ressembler à une compétition. “C'est un partenaire de travail. C'est très stimulant. C'est-à-dire que c'est quelqu'un que, même quand on écrit ensemble, je ne le vois pas comme un scénariste, c'est un réalisateur, donc il a un point de vue fort. Des fois, on n'est pas d'accord, et c'est intéressant, et moi, je trouve ça joyeux de pouvoir travailler ensemble, ce qui ne nous arrive pas souvent en réalité”. 

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La difficulté, en temps que réalisatrice pour son dernier film est de trouver en confrontation avec Arthur Harari. “Ce n’est pas forcément évident des fois pour Arthur de se retrouver dans cette position où, finalement, c'est moi qui avais le dernier mot. Et donc, de temps en temps, il y a eu des petits moments de désaccord, on va dire. Mais je pense qu'on ne retravaillera plus ensemble aussi et que c'est la dernière fois qu'on le fait, en vérité. Le film est assez strong. Je pense qu'on vit avec les films qu'on fait et les fantômes du film qui nous habitent pendant plusieurs années. On a du mal à s'en défaire et je pense que le film, on l'a porté pendant trois ans, donc là, c'est bien, mais on ne le refera pas”, ajoute Justine Triet. 

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En septembre 2021, Justine Triet est une réalisatrice française née le 18 octobre 1978 à Lille, en France. Elle est principalement connue pour ses films dans le genre de la comédie dramatique et du drame. Quelques-uns de ses films notables incluent : "La Bataille de Solférino" (2013) qui est son premier long métrage, qui suit une journaliste politique en plein cœur des manifestations parisiennes du 6 mai 2012, jour de l'élection présidentielle ; "Victoria" (2016) qui est un film centré sur le personnage de Victoria, avocate pénaliste, jonglant entre sa vie professionnelle et personnelle, mettant en avant les défis auxquels les femmes sont confrontées dans le milieu professionnel ; et aussi "Sibyl" sorti en 2019. Ce film raconte l'histoire d'une psychanalyste qui décide de reprendre l'écriture et se trouve prise dans une relation complexe avec une actrice tourmentée