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Profession : bruiteur de cinéma
Profession : bruiteur de cinéma
Julien Naudin est bruiteur pour le cinéma. Son travail : créer des bruits là où, en principe, on n’en entend pas beaucoup.
Un journal brusquement déplié en guise de bruit de seau d’eau, un chiffon frotté sur un meuble en bois pour imiter l'avion qui atterrit… Le métier de Julien Naudin, c'est bruiteur de cinéma. Pour mettre en valeur l’ambiance d’un film, certains bruits sont en effet créés à partir d’objets du quotidien. « On est des gros tricheurs, en fin de compte », s'amuse Julien Naudin.
« On fait un tiramisu de sons »
Le travail de Julien Naudin, c’est donc de créer des bruits là où, en principe, dans le cinéma, on n’en entend pas beaucoup. « On fait un tiramisu de sons. On rajoute des présences, des pas, des effets, et le tout crée une couche sonore », résume le bruiteur.
Julien Naudin utilise des objets divers et variés : parquets, tapis, interrupteurs, sac à main, boîtes d’allumettes… Il admet que « c’est un peu le système D ». Pour les bruits de pas par exemple, il utilise des chaussures. Elles sont différentes selon le personnage : « J’ai des chaussures pour Gérard Depardieu, de grosses chaussures qui permettent de donner du poids au personnage ».
Il change aussi sa manière de créer le son en fonction du personnage : « Ça dépend si c’est un petit garçon, une petite fille, un gros, une fille qui marche un peu énervée... C’est un instrument de musique, une chaussure ! »
Les bruiteurs ont un petit appartement à leur disposition
Les sons varient également selon la matière. Les bruiteurs de cinéma ont donc un petit appartement à leur disposition pour explorer différentes possibilités. « Un évier en céramique, ce n’est pas le même bruit qu’un évier en métal », illustre Julien Naudin. Pareil pour les verres : un verre à pied ne fait pas le même bruit qu’une chope de bière !
Mais ce fastidieux travail ne se fait pas seul. Julien est accompagné par Patrick, son ingénieur du son et ami depuis plus de 25 ans. « Un bruiteur sans un ingénieur du son, c’est rien », assure Julien.
Le savoir se transmet de parent en enfant ou « de copain en copain »
Lui-même a appris ce métier par son père, un bruiteur. « J’étais un peu fainéant à l’écol. J’ai suivi mon père un jour. Au début, j'imitais Flipper le dauphin. J’étais assis par terre dans une bassine, je faisais la queue du dauphin », se souvient-il.
« J’étais content parce que je voyais les films avant qu’ils passent à la télévision, donc j’en parlais aux copains. Et puis ça m’a pris, ça m’a plu » se remémore Julien Naudin. Dans ce métier, pas de formation : le savoir se transmet de parent en enfant ou « de copain en copain ».