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Trois moments qui ont changé la vie de Maxime Gasteuil
Maxime Gasteuil, trois souvenirs inoubliables
Il a connu le succès sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, il est à l’affiche d’un seul-en-scène, « Maxime Gasteuil arrive en ville ».
Son arrivée à Paris
Mon arrivée à Paris, c’était le rêve de gamin qui se réalisait. Parce que moi, avant de venir à Paris, j’étais serveur. Je me souviendrai toute ma vie de deux gars qui venaient tous les jours boire des cafés. Ils avaient 50, 60 piges, et ils n’arrêtaient pas de me dire : « Si je pouvais revenir en arrière, j’aurais réalisé mes rêves. Si j’avais su, j’adorerais revenir à mes 20 ans. »
Et en les regardant, je me suis dit : « Je suis obligé de le faire, parce que j’ai pas envie de me retrouver dans 30 piges à ce même comptoir, avec un café, à penser que j'aurais pu bosser avec Gad Elmaleh. » Finalement, j’ai bossé avec Gad Elmaleh ! Je suis assez fier de ça.
L’arrivée à Paris est violente, parce que la gare est très bizarre. La gare de Saint-Émilion, c’est un trottoir. Il y a des bars à jus, on dirait un Club Med Gym. Tu es perdu. Pour trouver un appartement, il faut minimum cinq ans, donc tu vis chez la famille pendant très, très longtemps avant de trouver ton chez-toi. Et une fois que tu trouves ton chez-toi, c’est un placard. Avec un ascenseur pour animaux domestiques (tu ne rentres qu’à une personne).
C’est la première fois que j’ai vu des ascenseurs. L’appartement, c’était compliqué, parce que j’étais en alternance, je venais d’avoir un diplôme. J’avais un petit chômage de 327 euros par mois. J’étais étudiant, dans un cours de théâtre. Durant une visite, le propriétaire m’a regardé comme s’il était videur. En mode « ah, tu as vraiment cru que tu allais le visiter ? ».
Son premier jour au Cours Simon
Ma première fois au Cours Simon, c’était très chelou. Très, très chelou. Déjà, tu es à Paris, et en plus, tu es dans un cours de théâtre très connu. Donc j’arrive, très intimidé. Je tombe sur un prof qui me demande : « Vous venez pour quoi ? » Je lui dis que j’aimerais m’inscrire. Il me répond « il y a des auditions à 17 heures, présentez quelque chose ». Je lui dis que je n’ai rien. Il me rétorque : « Mais n’importe quoi, un programme télé, un article de journal. »
Dans le cours, il y a une espèce de hall où les élèves répètent. Et il y a des cours de déclamation. Moi, je ne connaissais pas. En fait, tu rentres et les gens crient des trucs du genre : « Je vois La Croix de bois de Blois ! »
On est mardi, il est 16 heures. Je suis complètement intimidé. Et je me demande, « c’est Cours Simon ou Saint-Anne ? ». Tu te demandes si les gens sont normaux. Et c’est ouf, parce que j’ai passé une audition durant laquelle j’ai récité un programme télé. C’était Joséphine Ange gardien. Je m’en souviendrai toute ma vie. Le gars me dit : « C’est nul ! » Il y a 30 personnes qui te regardent. Tu es intimidé au possible. Et en sortant, il me prend dans son bureau et il me dit : « Bon, c’était de la merde mais vous avez quelque chose. Revenez demain ! » J’y suis resté trois ans.
Sa première scène ouverte
J’ai un sketch avec une bouteille de vin parce que je parle de Saint-Émilion, mon village natal. Et je ne sais pas pourquoi, je ne m’en sers pas. C’est comme si j’avais un piano mais que je n’en jouais pas. Là, j’ai une bouteille de vin que je tiens pendant trois minutes, et je n’en parle jamais. Donc les gens se demandent si je suis chelou ou alcoolique.
Je fais mon sketch. Il y a des gens alignés sur des tables, en train de dîner, ils sont une centaine, et ça prend. C’est la première fois que je suis sur scène devant un public qui ne m’attend pas, qui n’en a rien à foutre, qui découvre de nouveaux talents. Je fais trois minutes et ça rit. Je ne suis plus dans ma vie d’avant, où tu as tes potes qui te disent : « Max, tu devrais faire de l’humour. » Là, c’est vraiment un métier.
J'ai eu un accueil hyper chaleureux. Je n’étais personne, j’étais hyper intimidé, j’avais peur, je ne savais pas si on allait me prendre. Les gens sont là pour te mettre un petit peu en sécurité, quoi. Ça cartonne. Je me dis, c’est bon, normalement… on a un Molière.