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3 idées reçues sur le féminisme démontées

Les féministes sont agressives, le féminisme ne sert à rien, il ne concerne que les femmes, voici 3 idées reçues sur le féminisme démontées.
Publié le
31
/
03
/
2022

Idée reçue n°1 : “le féminisme ne sert plus à rien”


Blanche Sabbah et Eve Cambreleng sont autrices de BD et activistes féministes.


Sur Instagram, où elles publient des illustrations et du contenu, des personnes leur écrivent régulièrement pour leur dire qu’elles ne savent pas comment réagir à un repas de famille ou en soirée, qu’elles n'ont pas les arguments pour répondre à des préjugés sur le féminisme.


Dans leur livre “Nos mutineries : réponses imparables aux idées reçues sur le Féminisme”, elles regroupent arguments et sources “pour ne plus jamais être à court de réponses”. Pour Brut, elles reviennent sur 3 idées reçues sur le féminisme.


Redécouvrez les 7 discours féministes qui ont marqué la décennie.


La première idée reçue serait que “le féminisme ne sert plus à rien”.


En 2018, la journaliste Elisabeth Lévy, déclarait : “Je trouve que le féministe a très largement gagné et que c’est dommage d’être des mauvaises gagnantes.


Le viol est aujourd'hui un crime, non seulement condamné, peut-être pas assez, mais dénoncé et, justement, haï socialement, comment peut-on dire que nous vivons dans une culture du viol ?”


"L’avocat a brandi un string en disant que c’était preuve de son consentement”


Pour répondre à ce préjugé, Eve Cambreleng explique : “Il y a un exemple assez parlant, c'est l'exemple d'un procès qui a eu lieu en Irlande en 2018, une plaignante a accusé un homme de viol et l'avocat de l'accusé, a brandi un string que portait la victime le soir de son agression, en disant que c'était preuve de son consentement.


Et ça a été retenu par la justice, le mec n'a pas été condamné, et donc ça a déclenché tout un mouvement sur Internet, le #ThisIsNotConsent, avec la représentation du string pour expliquer que, évidemment que non, ce n'est pas parce que tu portes un string que tu es consentante et que, du coup, ça excuse un viol.”


“Nos droits ne sont jamais acquis à 100%”


Blanche Sabbah : “Il faut se dire que nos droits ne sont jamais acquis, en fait, à 100 %, parce qu'il y a des problèmes qu'on pensait avoir réglés, comme par exemple la liberté de disposer de son corps, notamment le droit à l'IVG, et qui sont remis sur le tapis.


C'était intéressant parce que, quand on a écrit ce chapitre, au début, il n'y avait que l'Alabama qui avait quasiment interdit l'avortement, ensuite, tout ça pendant la création du livre, il y avait l'Arkansas et ensuite, il y avait le Texas et donc, du coup, j'ai rajouté les États des États-Unis les uns après les autres.”


Peut-on être féministe et hétérosexuelle ? “On entend très souvent très souvent que les mouvements féministes, ça empêche de draguer, de séduire, de baiser. Ce n’est pas vrai.” La journaliste Victoire Tuaillon échange sur le sujet.


Idée reçue n°2 : “les féministes d’aujourd’hui sont agressives”


Simone Veil et Gisèle Halimi insultées et harcelées


Si Simone Veil et Gisèle Halimi sont aujourd’hui reconnues comme des figures centrales, à leur époque, elles ont été malmenées et insultées pour leurs propos.


Dans les années 1970, des images d’archives montrent des courriers adressés à l’avocate et militante féministe, Gisèle Halimi. Le reproche qui ressort le plus est “l’agressivité, surtout à l’égard des hommes”, de la jeune femme.


A la même époque, la femme politique et ancienne ministre de la Santé, Simone Veil, explique dans un reportage : “Il y a une espèce de peinture, assez laide d’ailleurs, qui était couverte d’une inscription : ‘Veil = Hitler’”.


Encore aujourd’hui, les féministes peuvent être prises pour cible. En 2022, l’essayiste Laetitia Strauch-Bonart déclarait dans C ce soir sur France 5 : “On a l'impression que le nouveau féminisme peut être dans la recherche de la confrontation, plutôt que dans l'obtention, comme dans le passé, de droits, de libertés, donc on est plus dans la négativité.”


“Une fois que Simone Veil est au Panthéon, on dit ‘waouh, bravo’”


Face à ce préjugé, l’autrice Blanche Sabbah commente : “Alors, oui, une fois que Simone Veil est au Panthéon, on dit ‘ah, quelle grande féministe !’


Pareil, on rend un hommage à Gisèle Halimi, en disant ‘waouh, c'était génial’, sauf que quand Gisèle Halimi, elle se battait pour que le viol devienne un crime, elle était harcelée, elle était vilipendée, elle était traitée de sorcière hystérique enragée… Elle était extrême, elle était inaudible, on disait ‘ce n'est pas comme ça qu'il faut faire’. Et une fois que c'est fait, on dit ‘waouh, bravo’”.


Préjugé n°3 : “le féminisme ne concerne que les femmes”


Eve Cambreleng explique : “Le féminisme se bat pour, donc, abolir le patriarcat et donc ça, ça profite à tout le monde.


Ca profite notamment aux hommes, qui subissent notamment des injonctions, l'injonction à la virilité, l'impossibilité de montrer ses émotions, l'injonction à être fort, etc., et tout ça, ce sont des choses, en fait, qui empêchent d'être soi-même puisque c'est des injonctions, au même titre que les injonctions que peuvent subir les femmes.


En fait, tout le monde est gagnant dans la lutte féministe, c'est-à-dire que ça profiterait à tout le monde.”


Charline est sage-femme. Pour Brut, elle démonte 7 idées reçues sur l’IVG.