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D'où vient le tissu wax ?

Le wax, un tissu africain ? Pour Nelly Wandji, c'est un peu plus compliqué que ça.
Publié le
14
/
10
/
2018

Le wax, ça vient d'où ?


Ce tissu à imprimé coloré et enduit que l'on pense africain est en fait arrivé sur le continent pendant la période de la traite négrière via les colons hollandais.


« La façon dont le wax arrive en Afrique n'est pas très glorieuse. Sur le plan culturel, promouvoir cet imprimé comme étant l'étendard de la créativité africaine, c'est cloisonner cette créativité africaine et rester dans une sorte de néocolonialisme culturel », affirme Nelly Wandji, galeriste et spécialiste de la mode africaine.


Pour Nelly Wandji, le wax fait plus de mal que de bien à l'Afrique


En effet, le wax, que l'on pense africain, est arrivé sur le continent pendant la période de la traite négrière via les colons hollandais. Pour Nelly Wandji, ce tissu à imprimé coloré et enduit fait plus de mal que de bien à l'Afrique.


« Aujourd'hui, on parle du wax comme étant le seul textile africain qui serait connu à l'international. Or, ce textile n'est qu’à 10 % – et encore, je suis gentille – produit sur le continent africain. Ce sont de sociétés locales essaient de challenger les grands groupes internationaux et la production chinoise », explique la galeriste.


Les imprimés wax, pour leur extrême majorité, ne sont pas fabriqués sur le continent africain


Elle souligne ainsi un paradoxe : les imprimés wax, pour leur extrême majorité, ne sont pas fabriqués sur le continent africain, mais ils seraient le seul tissu qui permettrait aux Africains de se développer esthétiquement et économiquement. Pourtant, des tissus entièrement fabriqués sur le sol africain, il y en a. C’est le cas du bogolan, du kilim ou du kenté.


Pour Nelly Wandji, si les Africains veulent favoriser une mode qui permette à l’Afrique de se développer, il faut que leurs dépenses dédiées à la mode reviennent dans leurs familles. Soit via leurs enfants qui entreprennent sur le continent, soit à travers des industries qui pourraient valoriser le continent africain et les cultures africaines. « À la fin de la journée, toutes ces entreprises qui vendent aujourd'hui sur les marchés africains rapatrient leurs fonds vers leurs pays d'origine », rappelle la galeriste.