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Nikki DuBose raconte l'enfer du mannequinat

"Pourquoi c'est seulement quand je ne suis rien que vous pensez que je vaux quelque chose ?" Nikki DuBose a été mannequin pendant 10 ans. Aujourd'hui, elle raconte l'enfer qu'elle a vécu.
Publié le
04
/
03
/
2018

Viols, harcèlement… Nikki DuBose raconte l’enfer du mannequinat


Nikki DuBose a été mannequin pendant 10 ans... Dans son livre « Dans l’enfer du mannequinat », elle raconte l'enfer qu'elle a vécu.


Viol, harcèlement sexuel, remarques destructrices sur son physique... C’est ce qu’a vécu Nikki DuBose pendant sa carrière de mannequin. Elle relate son expérience traumatisante dans un livre autobiographique, Dans l’enfer du mannequinat (Éditions du Rocher).


Hyperphagie boulimique et anorexie


« Il y avait cette pression officieuse qui pousse à participer à des soirées avec des gens plus âgés. J'avais remarqué que quand j'allais à des dîners, quand je passais du temps avec les gens qui s'occupaient des contrats, je travaillais plus. Je sentais que si je ne couchais pas avec mon patron ou que si je n'avais pas un certain comportement, je n'arriverais pas à avoir de gros contrats. Et c'était mon seul travail... » raconte Nikki DuBose.


Enfant, elle est traumatisée. Régulièrement volée et battue, elle commence à souffrir d’hyperphagie boulimique à 8 ans. Une familiarisation avec les troubles du comportement alimentaire qui la fait plus tard basculer dans l’anorexie, une façon d’être mieux acceptée du monde de la mode.


40 kg pour 1,75m


Pour Nikki DuBose d’ailleurs, même si une prise de conscience commence à émerger sur la dangerosité de cette industrie, les campagnes de sensibilisation n’ont pas de réelle force de frappe. « Je suis sceptique parce que même s'il y a ces campagnes à propos de la diversité des corps, quand vous êtes un mannequin dans une agence, ils sont toujours aussi stricts. Et ils seront capables de vous dire n'importe quoi. Moi, on m'a toujours dit : "Va faire de la chirurgie esthétique." Ce que j'ai fait, parce que je voulais travailler ! »


Régulièrement, on dit à Nikki DuBose qu’elle est trop grosse. Alors elle s’affame. « J'avais l'impression de ne jamais être comme il faut. Et quand on n'est pas mentalement stable, ça peut faire beaucoup de dégâts. » Au moment de mettre fin à sa carrière de mannequin, elle ne pèse que 40 kg pour 1,75m.


« Quand j'étais anorexique, ils me disaient que j'étais parfaite »


« Quand j'étais anorexique, ils me disaient que j'étais plus jolie, que j'étais parfaite. Je me disais : "Euh, attendez, je me sens malade, je sais que je ne vais pas bien, je me fais vomir, mes cheveux tombent, on peut voir tous mes os, mais vous me dites que je suis belle ? Pourquoi vous dites ça ? Pourquoi c'est seulement quand je ne suis rien que vous pensez que je vaux quelque chose ?" »


Aujourd’hui, Nikki DuBose est impliquée dans de nombreuses associations et lutte pour faire changer cette idéologie mortifère dans le monde de la mode. « Je sais qu'en France, vous avez fait passer une loi, ce qui est vraiment important. À chaque fois qu’il y a quelque chose de négatif dans une culture, le changement prend du temps. Ça se fait à petits pas, mais les petits pas entraînent des grandes victoires. »