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Une vie : le survêtement
On le voit partout, de la salle de gym jusque sur les podiums, et pourtant, ça n'a pas toujours été le cas. “Le survêtement n'a pas de date d'apparition précise” explique Hayley Edwards-Dujardin, historienne de l'art et de la mode. “Il est né sur l'héritage d'un caleçon long, Il est né sur l'héritage qui est apparu à la fin du 19e siècle. Ce qui est intéressant, d'ailleurs, c'est dans un climat assez hygiéniste, à encourager les hommes notamment, un peu moins les femmes, à porter parce qu'on que le frottement du corps, la transpiration n'était pas optimal pour l'entretien des vêtements sur le long terme. Et de ce caleçon long, qui avait la forme presque d'une sorte de legging/jogging, est né le bas de survêtement, ce qu'on appelle le jogging aujourd'hui”.
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Lorsqu'il apparaît, le survêtement a un usage uniquement fonctionnel: garder les muscles des sportifs au chaud. “Le survêtement, c'est vraiment un vêtement de sport avant tout. Donc sportif de haut niveau, sportif universitaire, sportif du dimanche, mais en tout cas d'une haute société, d'une grande bourgeoisie qui avait le loisir de faire du sport, en fait, parce que c'est surtout ça, le sport, c'est réservé aux plus riches, il faut avoir le temps, il faut avoir le matériel, l'argent à dépenser pour l'équipement et les vêtements... Ce n'est pas du tout, comme on a l’habitude de le voir aujourd'hui, intégré dans le monde civil” précise Hayley Edwards-Dujardin.
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Dans l'entre-deux-guerres, la médiatisation des grands événements sportifs popularise le survêtement. À partir de 1936, le temps de repos permis par les congés payés permet au plus grand nombre d'utiliser ce vêtement pour faire du sport. En France, le Coq Sportif commercialise pour la 1re fois en 1939 des survêtements présentés comme “le costume du dimanche". “On passe un peu les années 1950. Le sport n'est pas vraiment un sujet dans les années 1950, c’est pas qu’on pratique pas du sport, mais en tout cas, vestimentairement, on est beaucoup plus structuré, beaucoup plus strict dans les années 1950. Il faut attendre la fin des années 1960 de mouvements de contre-culture. Ça participe évidemment. Les hippies, la contre-culture musicale, le rock, le punk et le hip-hop” indique l’historienne spécialiste de l’art et de la mode.
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Avec l’arrivée du hip-hop, les breakdancers s'approprient le jogging pour une raison pratique: il est confortable et élastique. Le survêt s'ouvre alors à un nouveau public. “Les couches sociales qui vont s'approprier le survêtement, c'est clairement les jeunes, c'est les adolescents qui sont fans de hip-hop, on imite les célébrités, ça, c'est un phénomène commun à l'adolescence, on veut ressembler à nos stars préférées, donc on voit ça notamment avec Run-DMC, qui va énormément populariser le Tracksuit Adidas” décrypte Hayley Edwards-Dujardin. Le survêtement devient un vêtement urbain porté par les jeunes. En France, des marques comme Lacoste se popularisent auprès des jeunes dans les années 1980.
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“Quand on s'approprie un survêtement Lacoste, qu'on est un jeune de banlieue, qu'on vit dans une cité, dans un HLM, c'est évidemment aussi une manière de montrer qu'on a le droit aussi peut-être d'aller sur un territoire dont on était exclu” analyse Hayley Edwards-Dujardin. De Lacoste à Juicy, le survêtement connaît une révolution dans les années 2010. Certaines marques en font alors un vêtement de luxe. “C'est un objet de luxe, pour certains, mais si vous êtes un jeune de banlieue mais que vous vous baladez en survêtement, vous serez tout aussi stigmatisé, on va toujours projeter sur vous un regard biaisé culturel et social que si vous êtes une jeune fille blonde et blanche des beaux quartiers parisiens qui porte un survêtement Gucci. Clairement, il y a toujours un grand écart social, en fait” tient à préciser l’historienne de l’art de la mode.
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L'histoire du vêtement de jogging est un fascinant voyage à travers les époques, où le confort et le style se sont harmonieusement fusionnés. Tout a commencé dans les années 1920, lorsque le pantalon de jogging a été conçu à des fins sportives, offrant aux athlètes une liberté de mouvement inédite. Cependant, le jogging n'a pas tardé à sortir des stades pour conquérir le monde de la mode. Dans les années 1970, la culture du jogging a commencé à se propager, notamment grâce à l'émergence de marques telles qu'Adidas et Nike, qui ont apporté une touche de style aux baskets et aux vêtements de sport. Le jogging est ainsi devenu bien plus qu'un simple pantalon ; c'était une déclaration de mode décontractée et urbaine. Les vidéos musicales de l'époque ont également contribué à populariser le look, où des artistes arboraient des tenues de jogging et des sneakers avec une attitude insouciante.
Au fil des décennies, le jogging a évolué pour s'adapter aux tendances changeantes. Dans les années 1990, il a été associé au denim, créant ainsi une fusion entre le style urbain et le luxe décontracté. Les maisons de couture ont même commencé à intégrer des éléments de jogging dans leurs collections, transformant cette pièce autrefois humble en une icône de la mode. Au cours des dernières années, le jogging a fait un retour triomphant. Les tendances actuelles mettent en avant le mélange des genres et la recherche de confort sans compromis sur le style. Les sneakers, autrefois réservées aux performances sportives, sont maintenant incontournables pour compléter un look de jogging. Les femmes ont également adopté cette tendance, en créant des tenues de jogging qui allient féminité et attitude décontractée.