De Gaza aux scènes du monde entier : Saint Levant raconte son histoire

Entre la Palestine et la Californie

Dans son appartement en plein cœur de Belleville, qu’il apprécie louer quand il est dans la capitale, le rappeur Saint Levant nous accueille dans son univers. En fond, une mélodie de Cheikha Remitti, sa musicienne préférée. “C'est une artiste que j'aime beaucoup, elle est Algérienne, comme ma mère. On est à fond dans les vibes nord-africaines”, affirme l’artiste. 

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Palestinien, Français, Algérien et Serbe, Saint Levant, de son vrai nom Marwan Abdelhamid, est né à Jérusalem, d’un père palestino-serbe et d’une mère franco-algérienne. Durant 7 ans, il vit ensuite à Gaza : “Venir de Gaza, pour moi, c'est vraiment un privilège et je suis content que mes parents aient décidé d'y aller”, explique l’artiste. Né durant la seconde intifada, une période de violence entre l'Israël et la Palestine de septembre 2000 à février 2005, sa famille le protège des violents affrontements : “Ils ont bien réussi à me protéger. Je pensais que les bombes étaient des feux d'artifice. Il y a beaucoup de gens qui n'ont pas ce privilège à Gaza et ils grandissent dans la guerre, au milieu des bombes. Ils perdent beaucoup de gens”. 

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En 2007, il quitte Gaza pour s’installer en Jordanie. À l’âge de 17 ans, il quitte son pays et ses terres natales pour vivre à Santa Barbara, en Californie. Ses différents lieux de résidence lui permettent d’acquérir un héritage considérable : l’apprentissage de l’arabe, du français et de l’anglais. Trilingue, il insuffle aujourd’hui un bout de chaque culture dans ses musiques et fait voyager son public. 

Sa révélation au grand public

Il se fait rapidement connaître sur le réseau social TikTok, lorsqu'il poste un extrait de sa chanson Very Few Friends. “C'était intéressant, j'avais posté un extrait de la chanson, et ça avait un petit peu buzzé, donc j'ai sorti la chanson très rapidement”. Son cercle proche étant relativement “petit”, il explique que cette chanson est coécrite avec “une demoiselle qui lui ressemblait à ce niveau-là”. 

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Lorsqu’il compose, Saint Levant n’a aucune idée en tête. C’est la mélodie de la musique qui le guide, lui permettant de trouver l’inspiration et poser ses paroles. “La plupart des textes, c'est ma vraie vie et c'est mes vraies émotions. Ça a commencé, vraiment, il y a un an et demi, où j'ai pris ça au sérieux, le fait d’être artiste. J'ai fait mon premier son, à 16 ans, et c'était en trois langues. Il n’y en a pas beaucoup qui font des sons en trois langues, donc je pense que c'est intéressant. Même si tu ne comprends pas tout, ce n’est pas grave, ce n’est pas obligé. Moi, j'écoute Bad Bunny, je ne comprends pas”, confie le rappeur. 

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Avec son style musical affirmé, il intrigue et fait parler. Son manager, Marek, raconte : “Dix personnes m'ont parlé de lui dans la même semaine. Il y a peut-être un an, ils m'ont dit: ‘Il y a un gars spécial, il faut que tu lui parles’. Donc je lui ai envoyé un DM et il m'a bien kiffé. C'est le premier artiste que j'ai entendu parler de ma vie qui fait de la musique de la même manière que moi, je parle à la maison. Moi, j'ai été élevé dans un milieu où on m'a appris l'arabe et ça chante à la maison en trois langues”. 

Aujourd’hui, sa cote de popularité ne fait que grimper. ll comptabilise 25 millions d'écoutes sur Spotify avec sa musique Very Few Friends. “Je pense qu'au fond de moi, j'étais toujours certain que ça allait marcher. Mais de voir, par exemple, 1000 personnes dans la foule chanter mes mots, c'est émouvant. D'être capable de gagner sa vie grâce à la musique, je pense qu'il y en a beaucoup qui n’ont pas ce privilège”.

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Saint Levant, de son vrai nom Marwan Abdelhamid, s’est fait connaître avec sa chanson de rap multilingue “Very Few Friends’. Le chanteur mêle différentes langues dans ses titres de rap. Il n’a pas encore sorti d’album. Il a sorti un EP en 2023, “From Gaza, With Love”. Dans son clip, disponible en ligne, le rappeur se met en scène dans un style eighties et pop, avec les sous-titres présentés à la manière d’un karaoké.