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Les pionnières en France du hip-hop: les Ladie’s night
“C’était vraiment l'envie de s'exprimer”
“C'est dommage qu'on ne connaisse pas très bien l'histoire des Ladie's night et aussi ce modèle de femmes féministes qui revendiquaient leurs droits.” Pascale Obolo est une ancienne membre du groupe Ladie’s night. En 1988, des jeunes femmes issues de quartiers populaires et de l’immigration s’étaient rassemblées, marquant les débuts de la culture hip-hop en France. “J'ai toujours aimé la danse. Et quand le hip-hop est arrivé en France, tout de suite, en fait, je me suis reconnue. Et j'ai monté un des premiers groupes, qui s'appelait Dutch Force System”, raconte Pascale Obolo.
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“La sororité, c'est vraiment quelque chose qui nous a toujours unies”
Les jeunes femmes étaient très soudées, comme un bon groupe d’amies. “On était un groupe de nanas et on aimait être ensemble. On aimait rigoler, on aimait s'entraider. On aimait travailler ensemble et on avait envie de réussir ensemble. Et c'est le ‘ensemble’ que je garde beaucoup dans ma mémoire, parce que la sororité, c'est vraiment quelque chose qui nous a toujours unies.”
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Mais les rappeuses voulaient surtout, à travers le hip-hop, faire découvrir leur univers et revendiquer leurs droits. “Dans nos paroles de rap, c'était vraiment concentré sur les violences faites aux femmes, sur le sexisme, en fait, sur les problématiques que, en tout cas, des jeunes filles issues de l'immigration, issues des quartiers populaires avaient envie de questionner. On avait cette volonté de transmettre notre pratique artistique et aussi être comme des gardiennes, un peu.”
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“J'ai que des bons souvenirs”
Les Ladie’s night avaient même fait la première partie de Queen Latifah. Mais les rappeuses refusent les propositions des maisons de disques. “Je crois que c'est peut-être ça aussi qui a fait que, à la fin, le groupe s'est arrêté”, pense Pascale Obolo. “Je n'ai que des bons souvenirs. Il y avait tout à faire, donc on ne savait pas où on allait. On vivait au jour le jour. On apprenait au jour le jour.”
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“On ne savait pas ce que cette culture allait devenir. On ne savait pas la culture mainstream, quand on est pionniers ou pionnières, et qu'en plus c'était une discipline qui était décriée par les médias à l'époque, que ça soit pour les mecs qui faisaient du graffiti, c'est plutôt considéré des actes de vandalisme, que les danseurs, que les rappeurs… On trouvait que c'était vulgaire, certains des parents disaient: ‘Oui, c'est pas bien que nos gosses écoutent certains des textes’, etc. Il y avait une forme de censure de cette culture-là, quand on a démarré, au début, personne ne gagnait sa vie avec cette culture-là. C'était vraiment la passion. C’était vraiment l'envie de s'exprimer, aussi”, conclut Pascale.
Romain, prof d’EPS, anime des cours de danse au collège