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Saad Tiouly nous raconte ses débuts dans Gnawa

Saad Tiouly est un artiste à part entière. Une personnalité solaire. Après 4 ans de travail, il sort son premier EP. Brut l'a rencontré.
Publié le
05
/
06
/
2023

“Il faut des années pour devenir un maâlem gnaoui”


Saad Tiouly vient de Casablanca, de l'ancienne médina. Il est un maâlem gnaoui. Il est également auteur et compositeur. “Vu que je suis de l'ancienne médina, l’ancienne médina possède une grande culture musicale: gnawa, issawa, hmadcha, jilala…” explique Saad Tiouly. La première fois qu’il prit un guembri, c’était avec son frère Hamza et ses amis. “On n'avait pas de guembri à la maison, faute de moyens. Mais il y a quelque chose d'important dans le gnawa, c'est que quand tu deviens gnaoui, tu peux devenir artisan. Je suis allé chez mon frère et je lui ai dit: "Si on n'est pas capable de fabriquer l'instrument et qu'on ne va pas chez les maâlems pour apprendre, on n'en aura jamais un."

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Le gnawa existe dans plusieurs pays: en Tunisie, ça s'appelle stambali ; au Bahreïn, ça s'appelle tanoura ; en Algérie, ça s'appelle le diwane ; au Sénégal, il y a le n'goni et le xalam. Ce sont des instruments qui ressemblent vraiment au guembri, mais leurs formes sont petites”. Saad Tiouly précise que pour devenir maâlem gnaoui, “il faut aller à l'école de gnawa pour apprendre étape par étape. Il faut des années pour devenir un maâlem gnaoui. Parce que le maâlem gnaoui réunit la musique, la poésie, la danse, la chorégraphie, le répertoire et maîtrise la fabrication des instruments”

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Saad Tiouly vient de sortir un EP électronique, qui est un projet de quatre ans avec DJ Prace, qui vit aux Pays-Bas. “On s'est rencontrés au Maroc. Il était venu la culture marocaine. J'ai fait sa connaissance via un ami à moi DJ, Othmane Najman. Maintenant, ça fait quatre ans qu'on travaille sur ce projet, qu'on fait des enregistrements, des résidences au Maroc, on travaille à distance, et aujourd'hui, on va sortir notre EP. Ça va être quelque chose de nouveau, et l'idée pour moi, aujourd'hui, c'est que toute la nouvelle génération, il y a des producteurs qui peuvent jouer une nouvelle musique avec elle et faire des échanges dans la musique”