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6 questions à Pewiyard, 16 ans, makeup artist
“C’est mon alter-ego. Il y a Henri et il y a Pewiyard”
Henri Marescaux, 16 ans, est plus connu sous le nom de Pewiyard. Sur TikTok, il est suivi par 2,2 millions de personnes pour ses performances en maquillage, qu’il réalise depuis un an. Pendant toute sa scolarité, il explique avoir été harcelé tous les jours. Il ne se présente pas comme un “influenceur”, un mot qui déteste, ni comme un “créateur de contenus”, mais plutôt comme quelqu’un qui “se maquille sur les réseaux sociaux”. “Je ne considère pas encore ça comme mon métier. Ça me fait bizarre de me dire que j’ai un métier à 16 ans donc je ne le dis pas”.
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Pewiyard a commencé le maquillage après avoir regardé RuPaul Drag Race. Il explique : “Une amie de ma mère a donné du maquillage à ma mère pour moi, pour essayer. Au fur et à mesure, j’ai commencé à m’acheter mon propre maquillage. J’ai toujours aimé les trucs artistiques”. Lorsqu’il est maquillé, le jeune homme a “plus confiance” en lui et se trouve “plus beau”. “Je suis là. Pas que je m’assume plus mais je suis plus présent là. C’est moi mais ce n’est pas moi. Enfin, quand je me regarde dans le miroir, honnêtement, je ne me reconnais pas, c’est mon alter-ego. Il y a Henri et il y a Pewiyard”.
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Rapidement, Henri Marescaux se lance sur TikTok : “J’ai commencé quand j’ai eu la palette que ma mère m’a donnée. Je regardais des tutos make-up de James Charles et de Jeffree Star dans ma chambre. Ce que je faisais au début, c’était dégueu. De toute façon, au début, les make-up, c’est toujours moche. Mais même quand c’était dégueulasse, je postais. La première semaine, j’ai une vidéo qui a fait 7 millions de vues. Du coup, je me suis dit : “Je vais continuer hein.” Je ne sais pas pourquoi, c’était juste une vidéo random. Après j’ai fait un tiktok où je parlais en français, et tout le monde a été choqué et a commenté mon tiktok : “Oh my god, tu es Français”. Et j’ai commencé à gagner d’autres followers”.
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La trend qui l’a fait le plus percer est celle où l’on fait une transition. “C’est une trend qui a percé à l’internationale : James Charles, Frankie Grande, Nikita Dragun. Il y a NikkieTutorials aussi. J’étais content parce que ce sont les artistes que je regardais quand j’ai appris à me maquiller donc forcément ça fait hyper plaisir. Bon, après, ils ne m’ont pas crédité donc ça m’énerve un peu mais ce n’est pas grave, je ne leur en veux pas mais… Oui, il y a eu un avant/après. Je suis le premier à faire ce que je fais en France”. Sa communauté, il la décrit comme “trop gentille, vraiment super gentille donc je n’ai vraiment pas à me plaindre”.
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S’il a choisi ce pseudonyme, “Pewiyard”, c’est en référence à l’expression anglophone “Period” : “Point final. Ça va avec le personnage. Quand je suis maquillé, tu ne peux rien me dire. Enfin, tu peux me dire quoi que ce soit, je n’écouterai pas, je m’en fou. C’est moi mais dans ma bulle. C’est moi avec mon armure quand je suis maquillé”. Henri Marescaux trouve du plaisir à partager ses make up sur TikTok : “C’est grâce aux réseaux ou en partie que je m’assume et que je m’aime aussi. J’essaye de m’accepter moi, déjà, en entier et voilà, à 100%. Montrer l’exemple et aussi en parler. Je partage beaucoup de posts reliés à ça, l’acceptation de son corps aussi. Les gens, ça les aident par rapport à leur acné aussi donc ça, c’est bien. Il y a beaucoup de petits jeunes hommes ou de jeunes filles qui sont gays, lesbiennes ou peu importe, qui me disent que je les aide et bah ça fait plaisir, mais je ne m’en rends pas compte. Je ne m’en rends pas compte. Je ne me dis pas : “J’ai aidé cette personne.” Je ne suis pas un exemple quoi, je ne sais pas… Je ne me considère pas du tout comme un exemple même si moi, je sais qu’il y a beaucoup de gens connus qui m’ont aidé, donc je vois très bien ce que ça fait”.