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Martin Shkreli n’est plus l’homme le plus détesté d’internet. C’est désormais Hunter Moore. Celui qui se surnomme lui-même “le roi du revenge porn” est à l’origine de l’humiliation en ligne de centaines de victimes. Pour lui, “ruining lives is just too much fun”, soit en français “ruiner la vie des gens, c’est juste trop marrant”. Une phrase qu’il a réellement prononcée. Le surnom de l’homme le plus détesté d’internet provient d’un article rédigé par la journaliste Alex Morris pour le magazine américain Rolling Stone et publié le 13 novembre 2012.
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“C’était un site misogyne, qui prônait la haine des femmes”
En 2010, après avoir abandonné le lycée, Hunter Moore, 24 ans, lance le site de revenge porn “IsAnyoneUp” dont les utilisateurs peuvent poster des images pornographiques ou érotiques représentant d’autres personnes, sans leur consentement. Ce sont des images souvent humiliantes d’autres personnes. Les photos sont souvent accompagnées de données personnelles, comme des noms, des adresses ou des comptes de réseaux sociaux. Et c’est alors légal puisque les personnes photographiées sont majeures et que les images ont été données volontairement au site par ses utilisateurs.
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“Ce n’était pas un site de photos érotiques. C’était un site misogyne, qui prônait la haine des femmes, qui cherchait à humilier et rabaisser les gens” commente Charlotte Laws, la mère d’une victime. Hunter Moore est suivi par un groupe de fans surnommé “La Famille”, qui incite les utilisateurs du site à harceler leurs victimes. Quand ses victimes, certaines encore mineures, lui demandent de retirer leurs photos, Hunter Moore leur rit au nez… Lui se défend en disant qu’il ne fait rien de mal, qu’il fait uniquement publier des photos qu’on lui a données. Il prend le soin d’attacher à chaque publication le lien vers le compte Instagram, Facebook ou autre de la personne apparaissant sur le cliché.
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En 2012, des photos de Kayla, la fille de Charlotte Laws, apparaissent sur le site IsAnyoneUp. En s’appuyant sur son expérience de détective privée, la mère de famille cherche à en savoir plus sur le gérant du site et ses méthodes. Elle le suspecte d’obtenir beaucoup de ses images par piratage. “J’ai contacté les victimes que je trouvais sur le site. J’ai parlé à 40 femmes et 40 % d’entre elles m’ont dit qu’elles n’avaient jamais partagé ces images avec quiconque. Ça voulait dire que n’importe qui pouvait être visé. Personne n’était à l’abri. Il ne voulait pas des gens qui avaient envie d’avoir leurs photos en ligne. Il voulait des cadres, il voulait des profs, il voulait des femmes qui n’avaient jamais été exposées de cette façon” explique Charlotte Laws.
Elle monte un dossier et contacte le FBI, qui finit par prendre en charge l’affaire après un refus initial. En février 2015, Hunter plaide coupable de complicité et incitation au piratage et d’usurpation d’identité aggravée. En décembre 2015, il est condamné à deux ans et demi de prison et 500 000 $ d’amende. L’histoire d’Hunter Moore a fait l’objet d’un documentaire sur Netflix réalisé par Rob et Vikki Miller, diffusé en juillet 2022. A sa fermeture en avril 2012, le site IsAnyoneUp.com enregistrait jusqu’à 350 000 visites par jour.
Où est Hunter Moore aujourd'hui ?
L’homme le plus détesté d’internet, le Californien Hunter Moore a été condamné à 2 ans et demi de prison et à payer une amende de 2000 dollars en décembre 2015. Il risquait initialement jusqu’à 7 ans de prison. A la fin de sa peine de prison, en septembre 2017, celui qui se surnomme “le roi du revenge porn” a été placé sous contrôle judiciaire pendant 3 ans. Il a dû également rendre compte de l’utilisation de tous ses appareils numériques : ordinateurs, pseudonymes, mots de passe, mails.
C’est quoi le revenge porn ?
Apparu dans les années 2000 aux Etats-Unis, le revenge porn est une pratique consistant à poster sur internet des photographies nues ou dénudées, intimes et volées de son ancienne petite amie, sans que cette dernière ait donné son consentement.
Où vit Hunter Moore ?
En 2022, Hunter Moore a 36 ans. Il vit en Californie. Après avoir purgé une peine de 2 ans de prison en 2015, et libéré au printemps 2017, il vit aujourd’hui de manière discrète. Banni des réseaux sociaux Facebook et Instagram, il a sorti un single “Make The Internet Great Again” et un livre “Is Everyone Up? : The Story of Reven Porn”. Il a reconnu dans une interview s’être comporté à l’époque comme “un petit enfant égoïste, ivre de gloire”.
