Cette vidéo sera publiée prochainement

Dans les fermes à fourrure hollandaises, des visons euthanasiés à cause du Covid-19

10 000 visons étaient destinés à être tués pour leur fourrure. Mais face à la propagation du Covid-19 dans les élevages et aux craintes d'une transmission à l'humain, les autorités ont décidé de les euthanasier. Et leur mise à mort a déjà commencé. Pendant ce temps-là aux Pays-Bas…
Publié le
11
/
06
/
2020

Aux Pays-Bas, des visons à fourrure euthanasiés à cause du Covid-19


Depuis avril, des visons infectés par le virus à l'origine de l'épidémie ont été signalés dans plusieurs élevages. Ils sont élevés dans des conditions régulièrement dénoncées.


Le gouvernement des Pays-Bas cherche à endiguer la propagation du coronavirus dans les fermes à fourrure. Depuis avril 2020, des visons infectés par le virus à l'origine de l'épidémie de Covid-19 ont été signalés dans plusieurs élevages. Certains animaux infectés ne présentent aucun symptôme, mais d'autres présentent des problèmes respiratoires parfois mortels.


« Tout environnement où des animaux sont élevés dans des conditions aussi intensives est un lieu propice aux zoonoses infectieuses »


Selon la Humane Society International, 4,5 millions de visons sont élevés aux Pays-Bas. Dans le monde, chaque année, 60 millions de visons seraient tués pour leur fourrure. Ces animaux sont élevés dans des conditions régulièrement dénoncées par des organisations de défense des animaux.


« Tout environnement où des animaux sont élevés dans des conditions aussi intensives, comme dans les fermes à fourrure, est potentiellement un lieu propice aux zoonoses infectieuses comme les coronavirus. Les animaux sont cloîtrés et si proches les uns des autres qu’ils transmettent très rapidement les virus. Dans le cas des visons, ce ne sont pas des animaux domestiques, il est donc très difficile de les manipuler pour leur prodiguer des soins vétérinaires », détaille Claire Bass, directrice de la Humane Society International au Royaume-Uni.


Une crainte que le virus subsiste en tant que réservoir dans les fermes à fourrure


Sur les 140 élevages de visons que compte le pays, neuf sites étaient infectés au 3 juin 2020. Selon un comité scientifique chargé d'étudier la question, il est « très probable » que des visons aient transmis le virus à deux éleveurs. « Les scientifiques et politiques s’inquiètent à juste titre, même s’ils parviennent à contrôler la transmission humaine du Covid-19, que le virus puisse subsister en tant que réservoir dans les fermes à fourrure, qui pourraient potentiellement réinfecter des gens », craint Claire Bass.


Mercredi 3 juin, le gouvernement a annoncé que les visons des fermes concernées seraient systématiquement mis à mort. La première vague d’abattage a commencé samedi 6 juin et devrait durer une semaine, durant laquelle du monoxyde de carbone sera employé pour euthanasier environ 10.000 animaux. Selon le gouvernement, un comité du bien-être animal veille à ce que les animaux soient « traités et tués humainement ».


Les Pays-Bas ont décidé d'interdire ces élevages à partir de 2024


Les fermes seront désinfectées et les éleveurs auront droit à une compensation de l’État. « Bien sûr, c'est une terrible tragédie, mais la véritable tragédie est que ces animaux étaient déjà dans cette situation. Dès la naissance, ils sont destinés à être tués par gaz pour être transformés en manteaux, en chapeau ou en sac. Leur vie aurait également été gâchée », s'insurge Claire Bass.


En 2013, le pays avait décidé d'interdire ces élevages à partir de 2024. Face aux infections, le gouvernement étudie la possibilité de simplifier les démarches pour les éleveurs qui souhaiteraient mettre rapidement fin à leurs activités. « Ces dernières informations provenant des Pays-Bas, signifiant que les fermes à fourrure posent un risque pour la santé humaine en plus d’être un problème de bien-être animal, indiquent que le gouvernement devrait accélérer l’interdiction aussi vite que possible et s’assurer que l’actuelle saison d’élevage de visons soit la toute dernière », estime Claire Bass.