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De faux oeufs de tortues pour lutter contre le braconnage
Costa Rica : de faux œufs de tortues contre le trafic illégal
Au Costa Rica, une organisation environnementale se sert de la technologie pour lutter contre le trafic illégal des œufs de tortues de mer. Des GPS, permettant de tracer le trafic, sont déguisés en faux œufs.
La technologie mise au service de l’écologie. Au Costa Rica, l’organisation environnementale Paso Pacifico utilise de faux œufs pour y mettre des traceurs GPS. Cette innovation sert à lutter contre le trafic illégal d’œufs de tortues de mer. En Amérique centrale, les œufs d'espèces comme les tortues olivâtres ou les tortues vertes sont les cibles du braconnage. La vie de ces espères est mise en péril.
Mieux connaître le trafic
« Dans la plupart des pays où l'on mange des œufs de tortues, on les considère comme des mets délicats. C'est un peu différent au Costa Rica, où ces œufs n'ont pas une grande valeur monétaire. C'est un genre de collation pas cher, de la street-food », explique la Dre Helen Pheasey, chercheuse au Durrell Institute of Conservation et à l'université du Kent.
Ces œufs seraient vendus via le porte-à-porte, mais pas seulement. Selon la spécialiste, ils rejoignent aussi les grandes villes. Afin de mieux connaitre le trafic (son organisation et les routes empruntées), l’organisation Paso Pacifico a mis au point la technologie « InvestEGGator » : de faux œufs renfermant une puce GPS. L’idée leur est venue en regardant les séries Breaking Bad et The Wire.
« Leur projet s'est très bien concrétisé et j'ai commencé à placer de faux œufs à la Caño Palma Biological Station, la plage où ils travaillent, à les déposer dans des nids de tortues vertes afin de voir si cette technologie pouvait marcher », poursuit la chercheuse.
Des résultants probants
Pour tester l’innovation, des œufs ont été placés dans 101 nids. Un quart d’entre eux ont été volés. Grâce aux signaux GPS, les équipes ont pu repérer certains œufs. Une partie était à proximité de leurs plages d’origine, d’autres ont été détectés jusqu’à 137 km à l’intérieur des terres. Avec ces données, Paso Pacifico espère pouvoir cartographier le trafic et retracer les chaînes allant des braconniers jusqu’aux acheteurs.
« Maintenant que cette technologie est suffisamment petite et devient de plus en plus précise, il y a de nombreuses opportunités qui s'ouvrent. On pourrait l'appliquer à d'autres espèces, comme pour les ailerons de requins, les œuf de perroquets... Pour tout ce que vous voulez tracer, la technologie est aujourd'hui suffisante et continuera à s’améliorer », conclut la dre Helen Pheasey.