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Depuis le confinement, la demande en farine explose
Confinement : la demande de paquets de farine de 1 kg a été multipliée par 22
Brut est parti en reportage dans une minoterie des Deux-Sèvres à la rencontre des producteurs.
« Il y a trois semaines, on m’a appelé pour avoir cinq camions complets alors que d’habitude, je vends de la farine en quelques palettes. Je n’ai pas compris, j’ai dit : "Non, c’est pas possible, vous vous êtes trompé, c’est cinq palettes que vous voulez, pas cinq camions." "Non, non, c’est bien cinq camions." Tous les coups de fil qui ont suivi, c’était pareil », se souvient Louis-Marie Bellot, président de la minoterie Bellot.
Depuis le début du confinement, la demande en farine a explosé partout en France. Dans la minoterie des Deux-Sèvres où travaille Louis-Marie Bellot, la vente de paquets de farine de 1 kg a été multipliée par 22.
« Depuis le début du confinement, on est à plus de 1 million de paquets de farine vendus »
« L’année dernière, on a dû vendre 300.000 paquets de 1 kilo de farine. Depuis le début du confinement, on est déjà à plus de 1 million de paquets de farine vendus. L’une des raisons principales qui poussent les foyers à consommer ce kilo de farine, c’est qu’on a des enfants à la maison, il faut les nourrir, la farine coûte relativement peu cher, on fait des gâteaux ensemble, des crêpes, etc », analyse Louis-Marie Bellot.
Problème : à la minoterie Bellot, on n’arrive pas à répondre à toutes les demandes. « Toutes les grandes surfaces de France sont à la recherche de kilos de farine parce que les rayons sont vides », constate Louis-Marie Bellot. Il a donc dû changer l’organisation de la minoterie. « On est passé d’une équipe qui faisait tourner la ligne une fois par jour à trois équipes qui font tourner la ligne en continu, du dimanche au samedi. La ligne ne s’arrête plus. »
« Dans la boulangerie artisanale, on a des baisses de l'ordre de 20 à 30 % de volume »
La demande de farine a augmenté uniquement pour les sachets de 1 kg en grande surface. En d’autres termes, la farine utilisée par les boulangers n’est pas concernée. « Dans la boulangerie artisanale, on a des baisses de l'ordre de 20 à 30 % de volume. Quand les consommateurs vont faire leurs courses, ils privilégient un endroit, donc ils vont dans une grande surface acheter leur pain. »
Bonne nouvelle toutefois : pour produire cette farine, il n’y a pas de problèmes d'approvisionnement en blé. La France est en effet l’un des plus gros producteurs de blé. Le vrai problème des meuniers, ce sont les sachets. En attendant de se réapprovisionner, ils utilisent des cartons pour stocker leur production.
Pas assez de sachets
« En un mois, on a consommé notre stock de sachets vides pour six mois. On est arrivé très vite à une rupture de stocks. Tous les meuniers qui font des sachets 1 kg se sont aussi retournés vers leurs fournisseurs de sachets, qui, eux aussi, font face à une demande énorme. Lles délais de livraison, qui sont habituellement de deux ou trois semaines, se comptent maintenant en mois », déplore Pascal Motillon, chef meunier de l'entreprise Bellot.
Pascal et Louis-Marie espèrent qu’après la crise, la grande production n’oublie pas les petits producteurs comme eux, et réalisent le rôle capital qu’ils jouent dans l’économie française.