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Des millions de criquets pèlerins s’abattent sur le Kenya
Le fléau des criquets pèlerins en Afrique de l’Est
Des centaines de millions de criquets ont envahi l'Éthiopie, la Somalie, et maintenant le Kenya. C’est l’espèce de criquets la plus dangereuse pour les cultures.
Le Kenya connaît actuellement la pire invasion de criquets pèlerins depuis 70 ans. « Nous sommes tellement fatigués… du matin jusqu'au soir. Et ils ne partent pas. Ils sont dans l'exploitation et mangent notre nourriture, le fourrage du bétail, presque jusqu'à épuisement. Même les vaches ne peuvent pas sortir, car elles ont peur d’eux », témoigne Kanini Ndunda, agriculteur dans la région.
« Ils peuvent manger suffisamment de nourriture pour 35.000 personnes en un jour »
Des centaines de millions de criquets ont envahi l'Éthiopie, la Somalie, et maintenant le Kenya. Les criquets pèlerins sont les espèces de criquets les plus dangereuses. Un petite colonie d'entre eux peuvent manger suffisamment de nourriture pour 35.000 personnes en un jour. « On a essayé par tous les moyens de les chasser, mais ils ne veulent pas partir. Alors, tous les matins, on se réveille, on repart les chasser, mais... On a essayé, ils ne bougent pas », déplore l’agriculteur Theophilus Mwendwa.
Les criquets détruisent des milliers d'hectares de cultures et mangent le fourrage des animaux, mettent les populations en danger de famine, dans une région qui est déjà sujette aux inondations et aux sécheresses. Des variations climatiques ont favorisé leur reproduction. Si aucune mesure n’est prise, le nombre de criquets pourrait être multiplié par 500 d’ici au mois de juin. Au Kenya, l'équivalent de 131 terrains de football sont déjà infestés.
Un risque de propagation en Ouganda et au Soudan du Sud
« Il y a un risque de propagation. Les pays les plus surveillés à ce stade sont l'Ouganda et le Soudan du Sud. L'Ouganda n'a pas eu à faire face à une infestation de criquets depuis les années 60. On s'inquiète donc de la capacité des experts sur le terrain à y faire face sans aide extérieure. Et dans un pays comme le Soudan du Sud, 47 % de la population sont déjà en situation d'insécurité alimentaire », alerte Rosanne Marchesich, membre de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Pour empêcher leur propagation, la seule solution possible est de pulvériser dans l'air des pesticides. L'ONU évalue à 70 millions de dollars la somme nécessaire pour renforcer la lutte antiparasite et protéger les moyens d’existence au Kenya, en Somalie et en Éthiopie.