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Des moustiques génétiquement modifiés pour lutter contre... les moustiques
Des moustiques génétiquement modifiés pour combattre les maladies
En Floride, des millions de moustiques génétiquement modifiés sont lâchés dans la nature. Leur mission : combattre d’autres moustiques.
750 millions. C’est le nombre de moustiques génétiquement modifiés qui seront lâchés en Floride l'année prochaine. S’ils subissent ces modifications, c’est pour combattre d’autres moustiques. Leurs cibles sont les transmetteurs de maladies comme la dengue, le chikungunya ou le virus zika.
Les moustique résistants aux insecticides
« Nous fabriquons des moustiques Aedes aegypti mâles qui ne peuvent pas piquer. Ce qu’ils font, c’est porter un gène qui tue la larve femelle. Peu de gens réalisent que seules les moustiques femelles peuvent piquer et transmettre des maladies », explique
le Dr Nathan Rose, chercheur pour l’entreprise Oxitec.
Les moustiques vont être relâchés dans le Comté de Monroe. Là-bas, 47 cas de dengue ont été déclarés depuis le début de l’année. Les autorités passent d’abord par la méthode traditionnelle : les insecticides. Cependant, les moustiques Aedes aegypti - transmetteurs de maladies - y deviennent tolérants.
Les autorités passent alors au plan B. Elles font appel à une entreprise biotechnologique pour développer les fameux moustiques génétiquement modifiés. « Nous produisons des œufs en laboratoire, puis nous nous les expédions en Floride. Nous allons dans les champs, nous mettons les œufs dans une boîte, nous ajoutons de l’eau, à manger et après quelques jours, les moustiques mâles qui ne piquent pas commenceront à émerger de cette boîte et ils pourront ensuite s’accoupler avec les femelles sauvages », indique le Dr Nathan Rose.
Des risques pour l’environnement ?
Les autorités de Floride ont validé l’expérience le 18 août 2020 pour une période test de deux ans. Elle sera lancée en 2021.
Mais plusieurs associations s’opposent au projet. Elles y voient un risque pour l’environnement et pour la santé publique. Elles dénoncent également une « expérience à la Jurassic Park ». « Nous ne pensons pas que l'Agence de Protection de l'Environnement ait procédé à un examen complet de cet essai », a déclaré Jaydee Hanson, de la Florida Keys Environmental Coalition.
Une première expérimentation au Brésil
En réponse à ses détracteurs, Oxitec évoque les résultats de précédents essais réalisés au Brésil : « Lorsque nous l’avons fait par le passé au Brésil, nous avons eu une réduction de 95 % de la population de moustiques sauvages. »
Le Dr Rose affirme par ailleurs que ces essais n’ont eu aucun impact sur l’environnement, ni sur la santé humaine. Il se veut rassurant : « Lorsque les organismes de réglementation ont évalué cet essai en Floride, ils ont examiné un très large éventail d’aspects différents de la question lorsqu’ils se sont penchés sur les risques. Ils ont donc examiné beaucoup de façons différentes dont cela pourrait affecter la santé humaine, dont cela pourrait affecter l’environnement. Ils ont fait des études très approfondies et ils ont conclu qu’il n’y avait aucun risque pour les humains ou l’environnement. »
Cependant, ces résultats sont fortement contestés par une équipe scientifique de l’université de Yale. Elle affirme que certains moustiques génétiquement modifiés ont créé des moustiques hybrides très résistants. Chaque année, plus de 700.000 personnes meurent de maladies transmises par les moustiques.