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Des protections périodiques gratuites pour toutes les femmes ?

Alors que l'Écosse a adopté la gratuité des protections périodiques pour toutes les femmes, en France, la pauvreté empêche 1,7 million de femmes de s'en procurer quand elles en ont besoin. "Pourquoi ces trucs-là, ce n'est pas remboursé par la sécu ?"
Publié le
04
/
03
/
2020

Le coût des règles


Au cours de sa vie, une femme dépense entre 8.000 et 23.000 euros en protections périodiques.


« Avoir ses règles est normal. L’accès libre et gratuit aux tampons, aux serviettes et aux options réutilisables devrait être normal aussi. La dignité, quand on a ses règles, n’est pas quelque chose de radical ou d’extrême, c’est simplement la bonne chose à faire. » Le 25 février, les mots de Monica Lennon, députée du Parti travailliste écossais, ont fait mouche. L’Écosse est en effet le premier pays au monde à avoir adopté la gratuité des protections périodiques.


En France, un quart de la population a ses règles tous les mois


La législation garantira l’accès gratuit et universel aux protections périodiques à toutes les personnes qui en auront besoin, et imposera aux écoles, aux collèges et aux universités de mettre gratuitement à disposition des protections périodiques dans les toilettes. L’objectif : lutter contre la précarité menstruelle, qui touche plus de 500 millions de femmes dans le monde.


En France, un quart de la population a ses règles tous les mois. L’accès aux protections périodiques est un problème pour 1,7 million de femmes, notamment pour celles qui vivent dans la rue. Corinne Masiero, actrice et ancienne sans-abri, se souvient. « Quand t'as tes règles et que tu n'as pas le droit d'acheter des trucs, tu vas chouraver des serviettes, machins et tout. Mais parfois, tu n'as pas eu le temps ou tu n'as pas pu, comment tu fais ? Tu te mets des journaux, des machins… On n'en parle jamais de ça, pourquoi ces trucs-là, ce n'est pas remboursé par la sécu ? »


Jusqu’en 2016, les protections périodiques étaient taxées comme les produits de luxe


Tampons, serviettes, coupes menstruelles, culottes lavables… Au cours de sa vie, une femme dépense entre 8.000 et 23.000 euros en protections périodiques. Ces frais concernent aussi les médicaments, les soins gynécologiques et les vêtements tachés. Pour lutter contre la précarité menstruelle, certaines associations organisent des collectes et militent pour un remboursement complet des protections hygiéniques.


« L’objectif ou le but de l’association, c’est que plus aucune femme n’ait besoin de dépendre de dons pour gérer ses règles correctement. Et évidemment, à terme, que ce sujet ne soit plus tabou », explique Tara Heuzé, Fondatrice de l’association Règles élémentaires. Jusqu’en 2016, les protections périodiques étaient taxées à 20 %, comme les produits de luxe.