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Des rencontres avec les condamnés pour aider les victimes à se reconstruire

Aider une victime à pouvoir se reconstruire en rencontrant son agresseur, c'est le but de la justice restaurative. François Kohler a filmé ces expériences menées en Suisse et en Belgique. Le documentaire "La justice les yeux dans les yeux" est à voir ce mercredi 22 juillet à 23h35 sur ARTE.
Publié le
22
/
07
/
2020

C’est quoi, la justice restaurative ?


Le documentaire « La Justice les yeux dans les yeux » est disponible sur le site d’Arte. On y voit des médiations de justice restaurative, des dialogues entre victimes et agresseurs.


Établir un dialogue entre victimes et condamnés, c’est l’objectif de la justice restaurative. « La justice pénale va plutôt essayer de se centrer sur la peine, la justice restaurative sur les besoins des parties. C’est la justice les yeux dans les yeux, pour aider les victimes à se reconstruire et les auteurs à se responsabiliser », analyse François Kohler, réalisateur de La Justice les yeux dans les yeux.


« Cette médiation m’a permis d’entendre ses excuses »


Pour son documentaire, disponible en replay sur le site d’Arte, il a pu filmer des séances de médiation de justice restauration en Suisse et en Belgique. « Heureusement qu’il y a ce service de médiation, une médiatrice qui est là, pour pouvoir nous aider à rencontrer ces victimes pour pouvoir, d’un côté, répondre à leurs questions, à leur dire pourquoi on a commis ce fait-là, pourquoi c’est arrivé à ce stade-là », confie un agresseur.


Ces rencontres sont encadrées par des médiateurs, chargés de s’assurer que le dialogue est possible. « Cette médiation m’a permis d’entendre ses paroles à lui, d’entendre ses excuses, d’avoir sa version des faits, d’être reconnue en tant que victime. Et je trouve, finalement, qu’une des plus belles parties a été que j’ai pu lui donner le pardon », raconte une victime.


« Un psychopathe multirécidiviste n’a pas le profil pour rentrer là-dedans »


 
Mais certaines personnes ne sont pas prêtes pour ce type de médiations, reconnaît François Kohler. « Il y a des victimes qui sont encore très traumatisées, qui sont un peu confuses. Ou des auteurs qui ont encore un ascendant la victime. Évidemment qu’un psychopathe multirécidiviste n’a pas forcément le profil pour rentrer là-dedans parce que l’un des pré-requis, c’est d’avoir reconnu les faits. »


Pour son documentaire La Justice les yeux dans les yeux, François Kohler a suivi plusieurs sessions de médiation en Suisse et en Belgique. « En Belgique, il y a une base légale depuis 2005. Ils ont plusieurs centaines de cas et il y a une diminution nette de la récidive. Ça va entre 7 et 30 %. Et même si ce n’est que 15 ou 20 %, vous imaginez, si on peut éviter d’avoir des meurtres supplémentaires, avec des récidives violentes ! »


Peu connue en France, la justice restaurative est pourtant entrée dans le code de procédure pénale en 2014. « C’est une façon d’humaniser la justice, estime le réalisateur. Les deux parties ont plein de questions, après le procès. La justice va punir, éventuellement accorder des dommages et intérêts. Dans une majorité de cas, la victime aura besoin de pouvoir exprimer ne serait-ce que sa souffrance à une personne pour pouvoir sortir de ce statut. »