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Des tatouages pour surmonter les fausses couches
“Le tatouage en lui-même ne guérit pas, mais il aide beaucoup dans le processus de deuil”
Ares Alma est tatoueuse et fondatrice du projet Gea, du nom de sa fille, perdue lors d’une fausse couche. “Un mois après la naissance et la mort de Gea, Jorge et moi nous sommes fait tatouer chacun un petit poisson. Autour de mon poignet, j’ai les poissons qui représentent la famille que nous avons créée. Et quand j'ai ajouté le petit poisson qui la représente, ça m'a apporté énormément de paix. D'une certaine manière, la porter physiquement sur moi m'a guérie. C’est comme ça que nous avons eu l’idée d’offrir cette expérience de guérison à d'autres familles” explique la jeune femme.
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Elle ajoute : “Le tatouage en lui-même ne guérit pas, mais il aide beaucoup dans le processus de deuil. Pour nous, l’avoir sur la peau c’est comme crier haut et fort que notre enfant existe et que nous le portons toujours avec nous. Chaque fois que je vois le poisson de Gea je souris, car je sais qu’elle est avec moi”. Ares veut aider d'autres familles qui ont fait face à des fausses couches avec des tatouages gratuits qui leurs rappellent et qui les unissent à leurs bébés. “Chaque famille pendant la grossesse trouve un symbole à attribuer à son bébé. Par exemple, un couple appelait leur bébé ma petite étoile, et ils se sont tatoués une étoile comme celle qu’ils imaginaient lorsqu’il était dans le ventre. D’autres se sont tatoués une feuille de chêne. Moi, je me suis tatoué un poisson-clown. Finalement, chaque famille a un tatouage unique et spécial”.
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Entre 10 à 20 % des grossesses en Espagne finissent en fausses couches
“Avec le projet GEA, on pense venir faire un certain tatouage et on ressort avec une idée complètement différente, car nous sommes là pour accompagner les gens, faire en sorte qu’ils vivent leur tatouage et trouvent la manière qui parle à leur cœur pour représenter leur enfant. Souvent, les grands-parents, les oncles et tantes, les frères et sœurs viennent aussi. Nous avons la chance d’accompagner un grand nombre de familles et différents membres d’entre elles, pas seulement les parents” précise Ares Alma.
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On estime qu’entre 10 à 20 % des grossesses en Espagne finissent en fausses couches. 80 % de celles-ci ont lieu au cours de la 12e semaine de grossesse selon l’Institut national de la statistique d’Espagne. “Chaque fois qu’une famille se trouve face à une situation aussi horrible que l'interruption précoce de la grossesse, la première chose qu’elle me dit est : “On ne parle pas de ce sujet”. En réalité si, on en parle. Nous sommes nombreux à le faire, constamment, mais la société ne veut pas l'entendre. Personne ne veut savoir que son enfant peut mourir, ni même envisager cette possibilité, alors qu’elle existe bien” tient à préciser Ares Alma.
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