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Donald Trump déploie les forces fédérales à Portland et menace d'autres villes démocrates
Trump envoie les forces fédérales à Portland, la population dénonce des tactiques particulièrement agressives
Le maintien de l'ordre local n'est pas une responsabilité fédérale, dénoncent les opposants, alors que des vidéos montrent des arrestations arbitraires et violentes.
Le maire de Portland au milieu des gaz lacrymogènes. Des agents de la police fédérale, lourdement armés, sans badge visible d'identification dans les rues de Portland. Des manifestants jetés dans des véhicules banalisés, sans raison, contraints de renoncer à leurs droits. Des scènes devenues presque banales dans cette ville qui manifeste régulièrement contre les violences policières racistes depuis la mort de George Floyd.
La gouverneure de l'Oregon et le maire de Portland ont demandé aux troupes de partir
L'administration de Donald Trump a en effet envoyé la police fédérale remettre de l'ordre à Portland, et accuse la police locale de ne pas en faire assez. « À Portland, nous avons un groupe très radicalisé, nous l’avons tellement sous contrôle. La police locale n’a pas fait le travail. Je pense qu’on leur a dit de ne pas le faire. Mais nous avons la situation en mains », a déclaré Donald Trump le 10 juillet. La gouverneure de l'État de l'Oregon, Kate Brown, et le maire de Portland, Ted Wheeler, ont demandé aux troupes fédérales de partir. Ils les accusent d’aggraver les tensions.
« L'ensemble des forces ne sont pas bien identifiées »
« Ce qui est extraordinaire, c'est que l'ensemble des forces ne sont pas bien identifiées. Nous avons appris, parce que l’information a fuité, qu'on a un petit nombre de personnes dont le travail est de protéger bâtiments fédéraux comme les palais de justice, auxquelles s'ajoutent des agents des services d'immigration et des douanes, des membres du département de la sécurité intérieure. Si le gouvernement fédéral est autorisé à utiliser le personnel d'une agence à des fins qui ne font pas partie des activités de cette agence, il n'y a aucune raison valable pour le gouvernement fédéral de cacher cette information au grand public », dénonce le professeur de droit constitutionnel Michael Dorf.
Le procureur général de l'Oregon poursuit l'administration pour avoir violé les droits des citoyens
L’administration de Donald Trump menace toutefois d'envoyer des troupes fédérales dans d'autres villes. « Je vais faire quelque chose, ça je peux vous le dire. Parce que nous n'allons pas laisser New York et Chicago et Philadelphie et Detroit et Baltimore, et toutes ces... Oakland est un désastre, nous n'allons pas laisser cela se produire dans notre pays. Toutes sont dirigées par des démocrates libéraux », a lancé Donald Trump le 20 juillet.
Le procureur général de l'Oregon poursuit désormais l'administration pour avoir violé les droits des citoyens de son État en menant des arrestations illégales. « Lorsque l'État et les autorités locales ne coopèrent pas, le précédent majeur est quand même la guerre civile. En l'absence d'une rébellion ouverte des États, il n'y a vraiment pas de précédent pour ce type de recours à la force. Il est extraordinairement inhabituel que le gouvernement fédéral envoie des troupes et ce, sans invitation, et encore moins face à l'opposition exprimée des autorités étatiques et locales », explique Michael Dorf.
L’administration affirme dissiper les anarchistes et les agitateurs
Des groupes d'habitants, dont des mères de famille, descendent régulièrement dans la rue pour protéger les manifestants. L’administration a pour sa part défendu son utilisation de tactiques agressives pour dissiper les anarchistes et les agitateurs et protéger la propriété fédérale. « Ici, le prétexte va être de protéger les tribunaux fédéraux, même si le Président et d'autres hauts fonctionnaires ont dit très précisément qu'ils ne faisaient que prendre la main sur le maintien de l'ordre localement, ce qui n'est pas une responsabilité fédérale. Mais je ne serais pas surpris si, à l'avenir, les avocats de l'administration nous donnaient un compte-rendu très différent », déplore Michael Dorf.
**Maud Le Rest