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Ils sont éleveurs laitiers, et ont décidé de quitter le système industriel
Ces producteurs de lait ont décidé de quitter le système industriel
Samuel Sarciaux et Aurélie Suzanne, un couple d’éleveurs laitiers vivant à Eperrais, ont choisi de ne plus collaborer avec le groupe Lactalis, et de devenir indépendants. En 2018, ils ont lancé leur propre marque : Pur Perche, plus respectueuse des processus naturels de production. Rencontre.
Un objectif, produire moins pour produire mieux
“On a décidé de faire du lait de qualité, responsable, bon pour le consommateur, bon pour nous et bon pour la planète", explique Aurélie Suzanne.
Ce couple s’occupe désormais seul de la vente des 1500 litres de lait produits chaque jour. Samuel et Aurélie ont aussi changé leur mode d’élevage. Les animaux ne sont rentrés qu’en hiver et passent toute la belle saison en pâturage. Une démarche plus vertueuse qui a pour conséquence d'avoir fait baisser la quantité de lait produit par leurs vaches d’environ 30%.
Un défi, produire de manière responsable coûte cher à ces agriculteurs
Produire 1000 litres de lait leur coûte entre 350 et 350 euros. A titre de comparaison, la même quantité était achetée 212 euros par les industriels en 2009, pendant la crise laitière. Un véritable gouffre financier pour nombre d’agriculteurs. À présent, leur production indépendante permet de couvrir les charges, mais n’est pas encore rentable. Ils prévoient au cours des prochains mois d’agrandir le réseau des fermes membres de la marque pour réduire les coûts logistiques. Ils veulent aussi diversifier leur offre avec notamment la fabrication de crème ou de beurre.
Selon Samuel Sarciaux, la France est tenue de respecter un certain nombre de normes (impact environnemental, bien-être animal etc) qui demandent de gros investissements. Les productions étrangères obéissent à différentes normes, certaines sont moins strictes, et permettent de produire bien moins cher.
“Cela provoque ce qu’on appelle une distorsion de concurrence, et ça explique les écarts de prix dans les rayons”, déplore Samuel Sarciaux.
“Petit à petit, les choses évoluent, et ça c’est bien. Il ne faut qu’il y ait un fossé qui se creuse entre les agriculteurs et la société”, conclut Samuel Sarciaux.