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Elle a sauvé une centaine d’ours en Roumanie
L'ours, symbole de Roumanie
En Roumanie, l’ours est partout : dans les sculptures traditionnelles et sur les peintures des églises, sur les étiquettes des bières et sur les paquets de chips.
Symbole national, sa cohabitation avec l’homme a récemment provoqué des tensions, notamment après le décès tragique d'une jeune femme en juillet 2024. Suite à ce drame, le Parlement a voté l’augmentation des quotas de chasse. Cette décision a été vivement critiquée par les associations environnementales, telles que le WWF, qui estiment qu'elle ne réglera pas le problème.
C'est dans ce contexte que nous avons rencontré Cristina et son mari Roger, fondateurs d'un sanctuaire dédié aux ours à Zărnești, dans les montagnes de Transylvanie.
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Un sanctuaire au cœur de la Transylvanie
Il est 9 h, le soleil n’est pas encore chaud. Une route sablonneuse mène à un petit parking. Un groupe de touristes attend devant le sanctuaire : Libearty Bear Sanctuary. Cristina nous accueille en nous précisant d’entrée : « le sanctuaire n’est ouvert que le matin, après je veux que les ours soient tranquilles ».
Elle nous explique, dans un français quasi-parfait, qu’elle a créé ce sanctuaire presque par hasard. D’ailleurs « si on avait su, peut-être même qu’on ne l’aurait pas fait », nous confie-t-elle dans un sourire.
L’histoire a débuté avec une seule ourse, Maya, que Cristina a accompagnée jusque dans la mort et qui est devenue le symbole du sanctuaire. Puis, d’autres ours ont suivi, ils sont désormais plus de cent dans le sanctuaire, dont 47 rien que dans l’enclos principal.
Ces ours viennent « d’endroits inimaginables » : tenus en cages devant des boulangeries ou des sites touristiques, dressés pour danser sur une bicyclette dans des cirques, ou enfermés dans des zoos miteux. Cristina les recueille ici pour leur « offrir une deuxième chance de vivre libre ».
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Une cohabitation compliquée entre les hommes et les ours
Ces dernières années, le gouvernement roumain a adopté des mesures contre les ours. Celles-ci ont directement affecté le sanctuaire en augmentant le nombre de pensionnaires.
Pourtant, Cristina nous explique : « pour les ours de la forêt, les emmener ici, c’est un drame parce qu’il y a toujours un fil électrique qui leur rappelle qu’ils ne seront jamais libres. »
Malgré cela, elle a été contrainte d’accueillir 30 ours sauvages dans son sanctuaire. Le marché était simple : les autorités arrivaient avec des ours en posant un ultimatum : « vous les prenez, ou on va les tuer ».
Une autre conséquence de cette politique roumaine est l’augmentation du nombre d’oursons recueillis. Malheureusement, ces bébés ne pourront jamais être relâchés dans la nature, malgré les solutions qui existent.
« On pourrait les relâcher, mais où ? Tant qu’on ne compte pas les ours en Roumanie et qu’on ne crée pas de réserves. »