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Elle veut sauver les hérissons de l’extinction
“L'espèce disparaît petit à petit”
“Jacquot est un petit hérisson. Il illustre typiquement les orphelins d'automne, c'est-à-dire toutes les portées de hérissons qui naissent trop tard dans la saison pour survivre à l'hiver. C'est aussi un des effets du dérèglement climatique.” Sara Stahl a fondé à Orsay le centre de soins pour les hérissons Les P’tits Kipik. Elle s'occupe d'eux avant de les relâcher dans leur milieu naturel. Depuis plusieurs années, leur état de santé général se dégrade. Ils vivent moins longtemps, les portées arrivent trop tard… “En Angleterre, les populations de hérissons ont baissé de 95 % ces 60 dernières années, ce qui est assez affolant”, explique Sara Stahl.
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En cause : l’activité humaine et le dérèglement climatique. “On a supprimé toutes les haies. Or, ce sont des animaux qui vivent dans les haies. En anglais, ce sont des animaux qui portent le nom de ‘hedgehog’, donc ‘cochon de haie’. Et en plus, on a énormément de pesticides qui sont arrivés, qui ont été épandus et qui ont tué les ressources en nourriture, qui sont les insectes. Il faut bien prendre conscience que la crise climatique ne touche pas que les ours polaires ou quelques grands animaux emblématiques.”
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“Dans un monde idéal, il n'y aurait pas besoin d'intervention humaine”
Afin de lutter contre ce phénomène, elle a installé dans son jardin, un centre de soins pour les hérissons. Elle a également consacré un espace à leur réadaptation, pour que certains d’entre eux puissent hiberner en cette période d’hiver. “Alors l'objectif est de soigner les hérissons qu'on nous amène et qui arrivent en détresse, de les remettre sur pied et de les relâcher dès que c'est possible. Dans un monde idéal, il n'y aurait pas besoin d'intervention humaine pour la faune sauvage. Sauf qu'on n'est plus du tout dans un monde idéal”, ajoute Sara.
Pour assurer la survie des animaux, Vinci aménage les alentours des autoroutes
Bien qu’ils essayent de s’adapter aux activités humaines, cela a des répercussions sur leur survie. “Il y a énormément de hérissons qui finissent écrasés sur nos routes. Ça les oblige à rester cantonnés parce qu'il y a des obstacles qui deviennent infranchissables : une voie ferrée qui est entièrement grillagée, une autoroute, c'est des obstacles qui sont infranchissables pour un hérisson. Et du coup, il n'y a plus le brassage qu'il y avait, il y a de la consanguinité et, du coup, l'espèce disparaît petit à petit.”
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Les déchets touchent toutes les espèces sauvages, mais tout particulièrement les hérissons. “Il y a eu beaucoup de hérissons qui se retrouvent coincés la tête dans des boîtes de conserve, par exemple, ou dans les fameux gobelets de glace McDonald’s à un moment. Parce que le hérisson est muni de piquants et en fait ça fait un effet harpon, il n'arrive plus à sortir.” Mais, nous pouvons agir pour éviter que ces petits animaux se retrouvent coincés dans nos détritus : “Le mieux, c'est d'écraser la boîte de conserve, le devant de la boîte de conserve, de façon à ce qu'un animal puisse pas mettre le nez dedans, le museau dedans et pas rester la tête coincée dedans.”
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Comment aider concrètement les hérissons?
Cependant, malgré la bonne volonté de vouloir aider ces espèces, il ne faut pas “s’improviser soigneur”. “La première chose, c'est de contacter un centre de soins pour que l'animal soit pris en charge, parce que même en voulant bien faire, il y a des choses qui peuvent être fatales, du genre typiquement leur donner du pain trempé dans du lait. Il ne digère absolument pas le lactose et par conséquent, le lait de vache est toxique pour eux et leur donne des diarrhées mortelles.”
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Il existe tout de même des moyens d’aider concrètement les hérissons à survivre. “Ce qui est très important aussi, c'est de permettre aux animaux de passer de jardin en jardin. Donc avec des petits passages de quinze centimètres sur quinze centimètres au bas des clôtures, de façon à ce qu'en fait, les animaux, les hérissons puissent passer d'un jardin à l'autre.”
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