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Enquête : en Normandie, de grands félins exploités dans un "refuge"
Normandie : de grands félins exploités dans un refuge
Dans le nord de la France, un refuge animalier à but non-lucratif fait payer les visiteurs pour du temps passé avec des fauves. Cette pratique, illégale, a été dénoncée par des associations.
En Normandie, un lieu qui se présente comme un refuge à but non-lucratif accueille 14 grands félins. Cet endroit est tenu par d’anciens artistes de cirque. « C’est quelqu’un qui avait une autorisation pour faire des spectacles itinérants et qui a arrêté les spectacles. Elle avait besoin d’un lieu pour garder ses animaux », indique Christophe Coret, président d’AVES France, une association pour la protection des espèces menacées
50 euros pour 10 minutes avec un félin
Officiellement, cet endroit n’est pas autorisé à faire payer le public. Le financement de ce lieu est censé reposer sur des dons via des parrainages. C’est même écrit à l’entrée du refuge : « Certificat de capacité pour la présentation au public des lions dans un établissement mobile et l’entretien des lions dans établissement non ouvert au public ».
Pourtant, il suffit de payer 50 euros cash pour passer 10 minutes avec les félins. En fin de journée, les bébés sont exténués. Mais les propriétaires encouragent les visiteurs à jouer avec eux et à les prendre en photo. « Ça fait mal au cœur de voir ces animaux qui ont été manipulés toute la journée », s’insurge Christophe Coret.
L’Office français de la biodiversité a depuis procédé à une saisie administrative des 14 félins. Les tigres et lions restent sous la tutelle de leurs propriétaires le temps de l’enquête. Ils ne peuvent être ni vendus, ni donnés.
Les associations inquiètes
AVES France et Four Paws dénoncent un élevage interdit et l'exploitation commerciale d’animaux non domestiques. « Ça nous inquiète d’autant plus de la ministre a annoncé l’interdiction des spectacles itinérants, mais nous a dit que les dresseurs pourraient garder leurs animaux s’ils se sédentarisaient », explique Christophe Coret. Les associations craignent la multiplication de lieux similaires.
La détention de certains animaux non domestiques par les particuliers est encadrée par la loi. La seule détention d’un animal sauvage constitue un élavée dit d’agrément, il doit être à but non lucratif. En ce qui concerne les gérants du refuge, ceux-ci nient les accusations de maltraitance et de profit. Ils évoquent une « maladresse ».