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“Le comportement d’un renard ressemble à celui d’un chat”
En 1959, le généticien Dmitri Konstantinovitch Beliaïev lance une expérience scientifique sur les renards en URSS. “Il a fait des élevages de renards et à chaque génération, il sélectionnait les individus les plus dociles. Et au bout de 40 à 50 générations, il a obtenu des renards qui présentaient toutes les particularités des espèces domestiques, comme des oreilles tombantes, un comportement juvénile et surtout, une attirance beaucoup plus forte pour les êtres humains” explique Valérie Chansigaud, historienne autrice de Histoire de la domestication animale.
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Son objectif était de comprendre le phénomène de domestication et le processus par lequel les loups sont devenus des chiens apprivoisés et domestiqués. Après ce travail sur des générations et des générations de renardeaux, l’Institut de cytologie et de génétique de Novossibirsk a commencé à vendre des renards domestiqués en 2011. “Leur comportement est très différent de celui des chiens: les renards, en principe, ne comprennent pas l’ordre "non". Le comportement des renards ressemble à celui des chats. Le renard peut sauter sur des tables, dans le réfrigérateur. Il vole toutes sortes de choses, puis les cache quelque part. On ne s’ennuie pas, avec les renards” commente Tatiana Abramova, maîtresse du renard domestique Plombir.
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En France, le renard n’est pas considéré comme un animal de compagnie. En avoir un chez soi est donc illégal. Mais certains spécimens ont été vendus dans le monde: en Russie mais également dans des pays comme la Corée, les États-Unis ou les Pays-Bas. "Il reste un prédateur. Malgré le fait qu'il soit apprivoisé et fidèle à son maître, ses instincts n’ont pas disparu. Si on laissait sortir une souris ou un oiseau vivants pour lui, il l'attraperait et le mangerait avec plaisir" précise Tatiana Abramova. En dehors des animaux issus de cette expérience, des entreprises privées n’ayant pas effectué le même processus de sélection génétique proposent également des renards, Parfois même, juste en quelques clics, comme sur ce site américain où l'on peut même choisir la couleur et le type pour seulement 700 $.
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C’est un problème pour les associations de défense des animaux. “Que vont devenir les renards une fois qu’ils auront été abandonnés, une fois que les particuliers se rendront compte qu’ils ne peuvent pas assumer un renard, que c’est compliqué, parce que ce sont des animaux qui restent sauvages” interroge Muriel Arnal, présidente fondatrice de l’association One Voice, avant d’ajouter: “Nos chiens ont été domestiqués il y a des milliers d’années et les refuges sont pleins. Aujourd’hui, le business avec des êtres vivants avec des animaux doit cesser, il faut qu’on change notre regard, il faut qu’on accepte aussi de vivre au milieu d’animaux sauvages que l’on respecte, que l’on peut observer de loin et pas que l’on tienne en laisse ou qu’on ait sous sa coupe chez soi, à la maison”.
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