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Covid-19 : des abattoirs américains procèdent à un "abattage de masse"
Dans les abattoirs américains, des millions d'animaux euthanasiés à cause des fermetures
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, des dizaines d'abattoirs ont dû fermer aux États-Unis. Les animaux sont tués dans des conditions épouvantables, selon les associations.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 aux États-Unis, des millions d’animaux sont euthanasiés dans les abattoirs américains. Des dizaines d'abattoirs ont dû fermer, et les travailleurs du secteur doivent se débarrasser des bêtes. Les associations de protection des animaux dénoncent des conditions d’euthanasie épouvantables.
Les producteurs de viande ont procédé au « dépeuplement » de millions d’animaux
Le taux d’infection au Covid-19 est particulièrement élevé dans les abattoirs : près de la moitié des foyers d’épidémie du pays y seraient apparus. La concentration humaine, les rythmes intenses de production, la faible protection des travailleurs ainsi que la taille des abattoirs sont autant de raisons qui peuvent expliquer la multiplication des cas.
Mais la fermeture des abattoirs par mesures d’hygiène a créé une situation dramatique pour les animaux d’élevage. Les producteurs de viande ont procédé au « dépeuplement » de millions d’animaux, selon leurs termes.
Plus de 10 millions de poulets ont déjà été abattus
Ce dépeuplement survient alors même que les banques alimentaires du pays signalent une demande sans précédent. « Je travaille dans ce domaine depuis plus de 30 ans, et je n’ai jamais rien vu de tel. Même lorsque les usines sidérurgiques ont fermé, la demande n’a pas augmenté autant », assure Sheila Christopher, présidente de Hunger-Free Pennsylvania.
À ce jour, plus de 10 millions de poulets ont déjà été abattus, et le même nombre de porcs devront l’être d’ici à septembre 2020. Le contexte de l’épidémie a justifié le recours à des méthodes particulièrement brutales.
Une méthode qui revient à « cuire les porcs vivants »
Dans l’industrie porcine, une des techniques autorisées est l’arrêt des ventilations avec ajout de CO2 dans les porcheries. Selon l’ONG Mercy for Animals, cette méthode revient à « cuire les porcs vivants ». D’autres méthodes sont aussi utilisées : le tir au pistolet, l’électrocution, ou l’assommage des porcelets contre le sol.
L’industrie de la viande, de son côté, demande aux éleveurs de garder le silence sur la situation. Le 28 avril, le Conseil national du porc a délivré le message suivant aux travailleurs des abattoirs : « Réfléchissez à deux fois avant de poster sur les réseaux sociaux des messages montrant ce qui peut se passer en ce moment dans les fermes. Les décisions que prennent les éleveurs sont extrêmement difficiles et sensibles. »
Depuis avril, de plus en plus d’abattoirs reprennent leurs activités
Depuis le 29 avril 2020 toutefois – date à laquelle Donald Trump a catégorisé l’industrie de la viande comme un secteur crucial – de plus en plus d’abattoirs reprennent leurs activités, et le « dépeuplement » diminue.
Les abattoirs ont été des foyers de contagion du Covid-19 dans plusieurs pays à travers le monde, soulevant de nombreuses questions sur la protection sanitaire des travailleurs dans ce secteur, ainsi que sur la fragilité de cette chaîne d’approvisionnement alimentaire.