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Pour sauver les crapauds, il a construit un "crapaudrome"
“L'espèce est en train de disparaître”
“Le crapaud, quand il voit une voiture sur la route traverser, plutôt que de se carapater, au contraire, il va s'immobiliser, se gonfler devant la voiture en lui disant ‘tu ne passeras pas’. Et effectivement, il y a un rapport de force qui est un petit peu particulier.” Bernard Devaux est technicien forestier à l’Office national des forêts. Il travaille près de Hourtin, en Gironde. Afin de sauver la population locale de crapauds, il a décidé de construire un crapaudrome, les évitant ainsi de se faire écraser par les voitures, et de rejoindre l’étang afin de se reproduire.
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Jusqu’à 5000 crapauds sauvés
“On a un filet qui fait 550 mètres de long, donc il est enterré à 10 cm dans le sol, pour éviter que les crapauds puissent passer par en dessous, et il est disposé tout le long de la forêt de façon à couvrir complètement toute la lagune, c'est-à-dire l'étang où les crapauds viennent se reproduire. On a installé tous les 15 mètres un seau, et en cherchant la sortie, les bêtes tombent dans le seau. L’idée, c’est de les ramasser tous les matins et de les faire traverser afin qu'ils ne se fassent pas écraser”, explique Bernard.
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Il a eu cette idée dans l’hiver 2017-2018. “C'était un matin de fin janvier 2018, j'ai compté 365 cadavres de crapauds écrasés sur la route. Et donc j'ai demandé au conservateur de la réserve si on pouvait installer un dispositif “Jusqu'en 2022, on n'a eu qu'une croissance des animaux capturés. On est arrivé, en 2021, jusqu'à 5000 bêtes. Et puis, en 2022, l'année dernière, on a eu des gelées très tardives et on est tombé à 2000 animaux. Et à part l'explication de la température, ben on n'est pas capable de savoir pourquoi ça a baissé de plus de la moitié. Cette année, on va voir ce que ça donne, mais on a très, très peu de bêtes cette année.”
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“En faisant ce dispositif-là, on sauve la population”
Il tient alors à alerter sur la disparition de cette espèce. “Ces 25 dernières années, on a perdu 80 % des effectifs de crapauds. Il y avait tellement d'individus par rapport à cette espèce-là qu'on s'est dit ‘jamais on pourra arriver à mettre cette espèce-là en danger’, et puis à force de supprimer les zones humides, quand on leur supprime leur habitat, ben évidemment, l'espèce est en train de disparaître, ça c’est sûr. Alors, vous rajoutez à ça les écrasements sur les routes, la pollution, le réchauffement climatique, enfin, toutes ces espèces qui étaient communes sont en train de disparaître.”
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“En faisant ce dispositif-là, eh bien on sauve la population. C'est là, ici, sur les bords de cette lagune, soit à l'intérieur des branchages, soit dans les herbiers qui sont sur le bord que les animaux viennent déposer leurs oeufs. Donc c'est très important d'avoir ce site de reproduction à l'intérieur de la forêt, parce qu'on a très peu d'animaux qui arrivent à l'âge adulte. On parle de 1 pour 1000. Donc évidemment, plus on aura de reproduction ici et mieux ce sera pour la population totale de crapauds qu'on a sur la forêt domaniale”, conclut Bernard Devaux.
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