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Saisonniers : Steve, musher
“Les chiens nous prouvent qu'on a toujours à en apprendre sur nous”
“Donc c'est un lien qui est très étroit avec le chien de tête, c'est pas n'importe quoi. Tu vois, j'ai la chance d'avoir un chien qui est assez obéissant et qui est jeune.” Steve est conducteur de chiens de traîneau, aussi appelé musher. Pendant quelques mois, il occupe ce métier en Savoie, avec ses chiens, qu’il appelle aussi “ses loulous”. Cette profession, il l’a découvert par hasard. “J'ai de la famille qui a offert un baptême, ma femme à sa belle-mère, et ça a commencé comme ça et j'ai plus jamais voulu redescendre. J'ai été dans une école, le CFPPA de Die, et maintenant, je travaille pour moi, avec mes loulous.”
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“J'aime pas la ville, je suis passionné de montagne depuis gamin”
C’est la première année que Steve exerce ce métier. “On va dire que c'est saisonnier, c'est trois mois l'hiver si tout se passe bien et deux mois l'été. Après, moi, j'essaie de trouver des petits boulots à côté pour pouvoir nourrir mes chiens. C'est ma première année, c'est compliqué. On va pas se voiler la face, hein! Mais, comme je dis, je ne vais pas mettre mes chiens à contribution. Je vais trouver sûrement un boulot à l'usine à la fin de la saison, en espérant qu'elle soit le plus tard possible.”
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“Moi, je viens de Seine-Saint-Denis à la base. J'aime pas la ville, je suis passionné de montagne depuis gamin, passionné de chiens nordiques. J'étais imprimeur. Voilà, j'imprimais tout ce qui est l’Équipe, Le Parisien, tout ça, mais mon métier ne me plaisait pas.” Steve est alors devenu musher pour retrouver sa passion des chiens. “Donc lui, c'est mon chien de tête, c'est Rianouk. C'est lui, le pilote. C'est lui, la tronche de l'attelage. Il y a deux esquimaux du Groenland, et il y a un samoyède croisé husky. Voilà, et le reste de ma meute, c'est exclusivement des esquimaux du Groenland.”
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“On est riches d'expériences, on est riches de partage”
“Il y en a qui pensent que c'est de la maltraitance. Pas du tout, hein. Tu vois bien que je les force en rien. Regarde, il y va tout seul. Vraiment, ils ont besoin de cette activité. Faut pas... Voilà, faut pas se tromper, à aucun moment, le chien, on a décidé il y a deux minutes de le mettre à l'attelage. Non, non, c'est pas pour rien qu'il y a des lignées de travail et des lignées de beauté. Hein, mon loulou ?”, ajoute Steve. “Ça, c'est le boulot du musher, au musher de prendre soin d'eux. Si je ne prenais pas soin d'eux, ils partiraient même pas. Voilà, ils sont capables de me faire comprendre : là, ça me gonfle, j'en ai marre.”
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Steve accorde alors une grande importance au soin de son attelage. “Oui, on forme une équipe, voilà. À moi d'en prendre soin. Moi, j'aime bien comparer ça aux équipes de vélo, je suis un peu le directeur sportif. À moi de les mettre dans les meilleures dispositions. Après, à moi de détecter qui va où, à moi de les entraîner pour, il y a une grosse période d'entraînement en automne. C'est des sportifs de haut niveau.”
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“Moi, ce qui m'anime, c'est déjà de retrouver mes chiens et de pouvoir vraiment partager ma passion, quoi, de pouvoir parler de l'histoire de mes chiens, parce qu'il y a une vraie histoire, comme je l'ai dit, il y en a, il y a 4500 ans d'histoire. On a vraiment un lien étroit avec l'homme. Et puis, d'être dans ce milieu montagnard, je trouve que c'est assez exceptionnel”, pense-t-il. “Bien sûr que ça donne du sens, on se rend compte que ce n'est pas les choses qui rapportent le plus qui rendent le plus heureux. Mushers, on n'est pas riches, les mushers. Mais par contre, on est riches d'expériences, on est riches de partage et ça, c'est top. Et puis les chiens, les chiens nous prouvent qu'on a toujours à en apprendre sur nous, sur les autres et c'est une remise en question tous les jours, tous les jours.”